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Les Amis de Flaubert – Année 1956 – Bulletin n° 8 – Page 23 George Sand à Croisset et Flaubert à Nohant À première vue, il semble que l’amitié si affectueuse et si solide qui liait l’auteur de Madame Bovary à celui de Lélia ne se soit manifestée que dans leur correspondance. Plus de quatre cents lettres, en effet, réparties assez régulièrement sur un espace de dix ans, attestent l’intérêt et l’attachement jamais défaillants que se vouaient les deux écrivains amis. D’autre part, au cours de quinze années, de 1859, date de leur première rencontre, jusqu’à la mort de Sand, en 1876, les entrevues ont été plutôt rares, se bornant aux brefs moments où ils se trouvaient simultanément à Paris. Trois fois cependant, on le sait, George Sand a passé quelques jours chez Flaubert, à Croisset, et deux fois, Flaubert lui rendait sa visite à Nohant. Il est peut-être intéressant de reproduire ici le texte complet des notes que G. Sand a jetées sur son Journal au cours de ces journées pleines de charme. Malgré le style peu soigné et les phrases construites avec négligence, on y saisit sur le vif l’atmosphère de cordialité et de confiance qui caractérisait ces séjours 1. SAND À CROISSET, 28-30 Août 1866 Au mois d’août 1866, G. Sand se trouve à Paris pour les représentations des Don Juan de Village, pièce qu’elle avait écrite en collaboration avec son fils Maurice. Le 22, elle fait savoir à Flaubert qu’elle a l’intention de lui rendre visite à Croisset, en revenant d’un séjour chez Alexandre Dumas fils, à Saint-Valéry 2. Flaubert répond aussitôt par un télégramme et une lettre 3, fait préparer une chambre et se hâte d’annoncer la bonne nouvelle à sa nièce, afin qu’elle puisse venir voir la célèbre romancière Ta grand’mère a voulu que je t’avertisse de cela, de peur que tu ne sois ensuite fâchée… de n’avoir pas vu Mme Sand » 4. Un moment, un rhume qui la retient au logis menace de gâter le plaisir, mais il faut croire que le mal s’est retiré à temps, puisque la voilà qui arrive Mardi, 28 août 5 … J’arrive à Rouen à une heure. Je trouve Flaubert à la gare avec une voiture. Il me mène voir la ville, les beaux monuments, la cathédrale, l’hôtel de ville, Saint-Maclou, Saint-Patrice 6 c’est merveilleux. Un vieux charnier 7 et des vieilles rues, c’est très curieux. Nous arrivons à Croisset à trois heures et demie. La mère de Flaubert est une vieille charmante. L’endroit est silencieux, la maison confortable et jolie et bien arrangée. Et un bon service, de la propreté, de l’eau, des prévisions, tout ce qu’on peut souhaiter. Je suis comme un coq en pâte. Flaubert me lit le soir une Tentation de Saint-Antoine 8 superbe. Nous bavardons dans son cabinet jusqu’à deux heures. Mercredi, 29 août Nous partons à onze heures par le bateau à vapeur, avec Mme Flaubert, sa nièce, son amie, Mme Vasse 9, et la fille de celle-ci, Mme de la Chaussée. Nous allons à La Bouille 10. Un temps affreux, pluie et vent. Mais je reste dehors à regarder l’eau qui est superbe. Et les rives idem. À La Bouille, on reste dix minutes, et on revient, avec la barre, ou le flot, ou le Mascaret, raz-de-marée On est rentré à une heure. On fait du feu, on se sèche, on prend du thé. Je repars avec Flaubert pour faire le tour de sa propriété, jardin, terrasses, verger, potager, ferme, citadelle, une vieille maison de bois bien curieuse qui lui sert de cellier, – la Sente de Moïse 11. La vue d’en haut sur la Seine, le verger, abri excellent tout en haut, le terrain sec et blanc au-dessus, tout charmant, très poétique. Je m’habille ; on dîne très bien. Je joue aux cartes avec les deux vieilles dames. Je cause ensuite avec Flaubert et je me couche à deux heures. Excellent lit ; on dort bien. Mais je retousse ; mon rhume est mécontent tant pis pour lui. Jeudi, 30 août Départ de Croisset à midi avec Flaubert et sa nièce. Nous la déposons à Rouen. Nous revoyons la ville, le port 12, c’est vaste et superbe. Un beau baptistère dans une église de Jésuites 13. Flaubert m’emballe. Ils sont contents tous les deux de cette visite qui leur a permis de mieux se connaître. Toi, tu es un brave et bon garçon, tout grand homme que tu es, et je t’aime de tout mon cœur », lui écrit-elle le lendemain de son départ 14. Et Flaubert de répondre Vous avez extrêmement plu à tout le monde. C’est comme ça ! on ne tient pas contre l’irrésistible et involontaire séduction de votre personne » 15. Déjà, ils éprouvent le besoin d’un épanchement plus intime encore. Vous êtes un être très à part, mystérieux », lui dit-elle peu après. J’ai eu de grandes envies de vous questionner, mais un trop grand respect de vous m’en a empêchée » 16. L’occasion se présentera bientôt. Car voilà que la première représentation de la Conjuration d’Amboise appelle Flaubert à Paris Après la pièce de Bouilhet, rien ne vous empêchera, j’espère, de revenir ici avec moi, non pour un jour comme vous dites, mais pour une semaine au moins. Vous aurez votre chambre, avec un guéridon et tout ce qu’il faut pour écrire » 17. George Sand, qui vient de rentrer à Nohant, après un voyage en Bretagne, accepte de bon cœur Je ferai mon possible pour être à Paris à la représentation de la pièce de votre ami, et j’y ferai mon devoir fraternel comme toujours ; après quoi, nous irons chez vous et j’y resterai huit jours… Nous bavarderons, vous et moi, tant et plus. S’il fait beau, je vous forcerai à courir. S’il pleut toujours, nous nous cuirons les os des guibolles en nous racontant nos peines de cœur » 18. La première a lieu le 29 octobre 1866, et quelques jours après, Sand et Flaubert partent ensemble pour Croisset SAND À CROISSET, 3-10 novembre 1866 Samedi, 3 novembre 19 Départ de Paris à une heure avec Flaubert. Express très rapide. Temps délicieux, charmant pays, bonne causerie. A Rouen-gare, nous trouvons Mme Flaubert et son autre fils, le médecin 20. À Croisset, tour de jardin, causerie, dîner, recauserie et lecture jusqu’à une heure et demie. Bon lit, sommeil de plomb. Dimanche, 4 novembre Temps ravissant. Tour de jardin jusqu’au verger. Travail. Je suis très bien dans ma chambrette ; il y fait chaud. À dîner, la nièce et son mari, la vieille dame Crépet 21, tante du Crépet de Valentine. Elle s’en va demain. Patiences. Gustave me lit ensuite la féerie 22. C’est plein de choses admirables et charmantes ; trop long, trop riche, trop plein. Nous causons encore. A deux heures et demie, j’ai faim ; nous descendons chercher du poulet froid à la cuisine. Nous sortons une tête dans la cour pour chercher de l’eau à la pompe. Il fait doux comme au printemps. Nous mangeons, nous remontons, nous fumons, nous recausons ; nous nous quittons à quatre heures du matin. Lundi, 5 novembre Toujours un temps délicieux. Après déjeuner, nous allons nous promener. J’entraîne Gustave qui est héroïque 23. Il s’habille et il me conduit à Canteleu ; c’est à deux pas, en haut de la côte. Quel adorable pays, quelle douce, large et belle vue ! Je rapporte une charge de polypiers de silex 24 ; il n’y a que de ça ! Nous rentrons à trois heures. Je travaille. Après dîner, recauserie avec Gustave. Je lui lis Cadio 25. Nous recausons et nous soupons, d’une grappe de raisin et d’une tartine de confitures. Mardi, 6 novembre Il pleut. Nous partons à une heure, en bateau à vapeur, pour Rouen, avec la maman. Je vas 26 avec Gustave au Cabinet d’Histoire naturelle ; reçus par M. Pouchet 27 sourd comme un pot et malade, et faisant des efforts inouïs pour être charmant. Impossible d’échanger un mot avec lui. Mais de temps en temps, il explique, et c’est intéressant. L’aptéryx 28 ; le longipode ; le nid de quatre-vingts mètres de tour, avec les œufs abandonnés dans le fumier ; les petits qui naissent avec des plumes ; collection de coquilles superbe. Cabinets de M. Pouchet son araignée vivante, mangeuse d’oiseaux, son crocodile 29. Nous descendons au Musée des Faïences ; jardin, statues, fragments, porte de Corneille 30. Nous rentrons dîner chez Mme Caroline Commanville 31. Ensuite à la ménagerie Schmidt 32. Superbes animaux apprivoisés comme des chiens. Les fœtus ; la femme à barbe ; une pantomime foire Saint-Romain 33. Nous rentrons à minuit et demi à Croisset, avec la maman qui est très vaillante et qui a fait une grande course à pied. Nous causons encore jusqu’à deux heures. Mercredi, 7 novembre Temps gris, pas froid. Tour de jardin. Travail à Montrevèche 34. Journée raisonnable. Le soir, Flaubert me lit la première partie de son roman 35. C’est bien, bien. Il lit depuis dix heures jusqu’à deux. Nous causons jusqu’à quatre. Jeudi, 8 novembre Même temps gris. Tour de jardin. Travail. Dîner. Causerie. Lecture du roman de Flaubert. Causerie. Vendredi, 9 novembre Malade ce matin. Je ne déjeune pas. Beau temps. Le soleil se montre un peu. Je travaille. Je fais ma malle. Samedi, 10 novembre Je quitte Croisset, bien portante ou à peu près, à midi et demi. Flaubert et sa mère me conduisent à la gare. Je pars à une heure trois-quarts. En arrivant à Paris, ce samedi soir-là, Sand apprend la mort de son ami Charles Duveyrier. Malade de chagrin, elle s’épanche à Flaubert dans quelques lettres toutes pleines de mélancolie. Je vous donne la part de mon cœur qu’il avait », lui écrit-elle. …Aimez-moi plus qu’avant puisque j’ai de la peine » 36. Car ils sont bien familiers maintenant, remplis d’admiration l’un pour l’autre, étonnés de se découvrir si différents et de s’aimer tout de même, heureux de s’entendre, malgré leurs conceptions littéraires diamétralement opposées. Écoutons Flaubert dans la première lettre écrite après le départ de son amie Sous quelle constellation êtes-vous donc née pour réunir dans votre personne des qualités si diverses, si nombreuses et si rares ? Je ne sais pas quelle espèce de sentiment je vous porte, mais j’éprouve pour vous une tendresse particulière et que je n’ai ressentie pour personne jusqu’à présent. Nous nous entendions bien, n’est-ce pas ?… Nous nous sommes séparés au moment où il allait nous venir sur les lèvres bien des choses. Toutes les portes, entre nous deux, ne sont pas encore ouvertes. Vous m’inspirez un grand respect, et je n’ose pas vous faire de questions » 37. Et voici son opinion exprimée dans une lettre à Mme Roger des Genettes, et qui semble sincère Mon illustre amie, Mme Sand, m’a quitté samedi soir. On n’est pas meilleure femme, plus bon enfant, et moins bas-bleu. Elle travaillait toute la journée, et le soir nous bavardions comme des pies jusqu’à des trois heures du matin. Quoi qu’elle soit un peu trop bienveillante et bénisseuse, elle a des aperçus de très fin bon sens, pourvu qu’elle n’enfourche pas son dada socialiste. Très réservée en ce qui la concerne, elle parle volontiers des hommes de 48 et appuie volontiers sur leur bonne volonté plus que sur leur intelligence » 38. C’est à partir de ce séjour-là qu’ils commencent à s’adresser cette correspondance admirable par laquelle, discutant et défendant les questions les plus élevées et les plus diverses, sans jamais pleinement s’accorder, ils ont érigé un des monuments les plus curieux et les plus importants de la littérature française. L’année s’écoule. Flaubert travaille péniblement à son Éducation Sentimentale ; G. Sand, avec sa facilité ordinaire, continue Montrevèche et Cadio. Il y a bien, de part et d’autre, quelques projets de visite, que la maladie fait échouer. Deux fois même, en septembre 1867, G. Sand passe tout près de Croisset, pendant un voyage en Normandie, mais Flaubert n’est pas là pour l’accueillir. En mai 1868 pourtant, elle va se rendre encore aux instances de son ami. Ils ont l’intention de partir ensemble pour Croisset vers le 20, malgré l’inquiétude qu’inspire à Sand la maladie de son amie Esther Lambert 39. Mais voilà que, tout à coup, Flaubert, exaspéré au plus haut point par les bruits de Paris qui l’empêchent de dormir, se résout à quitter la capitale et à retourner à Croisset 40. G. Sand le suivra peu de jours après SAND À CROISSET, 24-26 mai 1868 Dimanche. 24 mai 41 …Je voyage avec un militaire qui me réveille en me tapant sur l’épaule pour m’offrir du sucre d’orge. Nous nous quittons bons amis. Flaubert m’attend à la gare et me force à aller pisser pour que je ne devienne pas comme Sainte-Beuve 42. Il pleut à Rouen, comme toujours. Je trouve la maman moins sourde, mais plus de jambes, hélas ! Je déjeune, je cause en marchant sous la charmille que la pluie ne perce pas Je dors une heure et demie sur un fauteuil et Flaubert sur son divan. Nous recausons. On dîne avec la nièce, son mari et Mme Frankline 43. Gustave me lit ensuite une farce religieuse 44. Je me couche à minuit. Lundi, 25 mai Croisset. Temps superbe. On déjeune et on va en voiture à Saint-Georges 45, par une cavée charmante au milieu des bois. Des tas de fleurs partout le géranium purpureum superbe ; des polygalas, une scrophulaire. Le Saint-Georges, ancienne abbaye romane très belle ; salle de chapitre très conservée. On va à Duclair 46, où on laisse reposer les chevaux, et on revient par Canteleu où je monte sur le siège pour voir le pays admirable. La descente, enchantée. On dîne avec les mêmes et M. Commanville qui a le front plat. Mme Frankline chante, mal. Nous montons à neuf heures. Flaubert me lit trois cents pages excellentes 47 et qui me charment. Je me couche à deux heures. Je tousse beaucoup. Le tulipier est couvert de fleurs 48. Mardi, 26 mai Partie de Croisset à midi avec Gustave. Bibliothèque de la ville, visite à Bouilhet ahuri 49. Départ à une heure et demie. Pionçade jusqu’à Paris… Je vas dîner avec Maxime Du Camp ; il est bien gentil, brave cœur… À peine G. Sand partie, Flaubert la regrette mélancoliquement Je pense à vous », lui écrit-il le 28 mai déjà. Je m’ennuie de vous et je voudrais vous revoir, voilà… Il faudra s’arranger pour venir ici cet automne passer une quinzaine » 50. Car il semble qu’il a besoin d’elle pour lui remonter le moral » qui est déjà bien bas souvent. Voici comment il s’exprime à ce sujet dans une lettre à Mlle Leroyer de Chantepie J’ai eu pendant quelques jours, le mois dernier, la visite de notre amie Mme Sand. Quelle nature ! Quelle force ! Et personne en même temps n’est d’une société plus calmante. Elle vous communique quelque chose de sa sérénité » 51. Mais l’automne passe, et pas de G. Sand à Croisset ! La visite dont elle vient de nous raconter les détails aura été la dernière ! D’autre part, Flaubert aussi décline les invitations. En avril 1868 déjà, il lui a écrit Je serais perdu si je bougeais d’ici la fin de mon roman. Votre ami est un bonhomme en cire ; tout s’imprime dessus, s’y incruste, y entre. Revenu de chez vous, je ne songerais plus qu’à vous, et aux vôtres, à votre maison, à vos paysages, aux mines des gens que j’aurais rencontrés, etc. Il me faut de grands efforts pour me recueillir ; à chaque moment je déborde » 52. Pour la même raison, il refuse d’assister au baptême des petites-filles de G. Sand, en décembre 1868, fête à laquelle on l’invite avec instance Si j’allais chez vous à Nohant, j’en aurais ensuite pour un mois de rêverie sur mon voyage. Des images réelles remplaceraient dans mon pauvre cerveau les images fictives que je compose à grand’peine. Tout mon château de cartes s’écroulerait » 53. Le roman avant tout en effet, avant l’amour, avant l’amitié, avant le bonheur personnel ! C’est comme ça chez Flaubert, hélas ! L’Éducation Sentimentale achevée, voilà un autre empêchement la mort de son ami le plus intime, son alter ego, Louis Bouilhet. Flaubert va se mettre en quatre, sans succès d’ailleurs, pour faire jouer une de ses pièces posthumes Mademoiselle Aïssé 54. Enfin, il promet sa visite pour Noël 1869. Sand, devenue sceptique, lui rappelle cette promesse tous les jours, avec parfois un peu d’ironie malicieuse Lina 55 me charge de te dire qu’on t’autorisera à ne pas quitter ta robe de chambre et tes pantoufles. Il n’y a pas de dames, pas d’étrangers. Enfin, tu nous rendras bien heureux et il y a longtemps que tu promets… » 56. Cette fois-ci pourtant, c’est pour de bon FLAUBERT À NOHANT, 23-28 décembre 1869 Jeudi, 23 décembre 57 … Flaubert et Plauchut 58 arrivent à cinq heures et demie. On s’embrasse, on dîne, on cause, on joue du python 59 et des airs arabes. Flaubert raconte des histoires. On se quitte à une heure. Vendredi, 24 décembre Pluie et neige toute la journée. On est gai… Je descends déjeuner avec les autres à onze heures. Flaubert donne aux fillettes 60 des étrennes qui les charment. Lolo porte son bébé toute la journée. Elle joue dans ma chambre où je reçois Flaubert et Plauchut. Et elle fait leur admiration. Elle a sa belle toilette ; Titite aussi. Tous les jeunes gens 61 viennent et dînent. Après, les marionnettes, la tombola, un décor féerique. Flaubert s’amuse comme un moutard. Arbre de Noël sur le théâtre. Cadeaux à tous. Lolo s’amuse ; elle est charmante et va se coucher sagement. Lina chaude et ravie. On fait Réveillon splendide. Je monte à trois heures. Samedi, 25 décembre On déjeune à midi. Tout le monde est resté, sauf Planet. Flaubert nous lit de trois à six heures et demie sa grande féerie 62, qui fait grand plaisir, mais qui n’est pas destinée à réussir. Elle nous plaît fort ; on en cause beaucoup. Comme on dîne tard, Lolo dîne avec sa sœur. Je l’ai à peine vue aujourd’hui. On est très gai ce soir. Flaubert nous fait crever de rire avec l’Enfant prodigue 63. Dimanche, 26 décembre Beau temps bien froid. On sort au jardin, même Flaubert qui veut voir la ferme. Nous allons partout. On lui présente le bélier Gustave. On cause au salon, on est calme. Les fillettes charmantes. René et Edme s’en vont. À trois heures, Maurice se décide à jouer avec Edme une improvisation, qui est charmante. Le premier acte admirablement réussi, le second trop long ; mais très comique encore. Flaubert rit à se tordre. Il apprécie les marionnettes. Edme est excellent, plein d’esprit. Je monte à deux heures. Lundi, 27 décembre Il neige sans désemparer. Fadet 64 ne veut pas mettre la patte dehors. On déjeune à midi. Lolo danse toutes ses danses. Flaubert s’habille en femme et danse le cachucha 65 avec Plauchut. C’est grotesque ; on est comme des fous. Visite de M. et Mme Duvernet 66 qui nous calme. Visite du docteur. Edme et Antoine 67 parlent. Nous passons sagement la soirée à causer. Adieux de Flaubert. Décidément, Flaubert est conquis par le monde de Nohant. Pendant toute la route, je n’ai pensé qu’à Nohant », écrit-il le 30 décembre Je ne peux pas vous dire combien je suis attendri de votre réception. Quels braves et aimables gens vous faites tous. Maurice me semble l’homme heureux par excellence, et je ne puis m’empêcher de l’envier, voilà ! Bécotez de ma part Mlle Lolo, dont je m’ennuie extrêmement. Mes compliments à Coq-en-bois 68 et à tous les chers lubriques » dont j’ai partagé les festins. Et puisque c’est le moment des souhaits de bonne année, je vous souhaite à tous la même continuation, car je ne vois pas ce qui vous manque » 69. Les événements de 1870-71 empêchent provisoirement Flaubert de faire un nouveau séjour en Berry. Quant à G. Sand, elle vieillit peu à peu ; souvent malade, elle n’aime plus tellement les voyages ; elle préfère rester tranquillement dans son intime Nohant, au milieu d’une famille et d’amis qui l’adorent. Elle fait pleuvoir les invitations sur la tête de Flaubert qui, de plus en plus maussade et misanthrope, se dérobe toujours. Sand le lui reproche affectueusement Triste ou gai, je t’aime et je t’attends toujours, bien que tu ne parles jamais de venir nous voir et que tu en regrettes l’occasion avec empressement ; on t’aime chez nous quand même ; on n’est pas assez littéraire pour toi, chez nous, je le sais ; mais on aime et ça emploie la vie » 70. Il promet à la fin de venir en janvier 1873, avec son grand ami Tourgueneff. Mais le temps s’écoule ; Flaubert est retenu au logis par une grippe tenace. Et quand il est guéri, voilà que l’écrivain russe, poire molle », comme le caractérise Flaubert, ne fait que différer la visite de jour en jour. Enfin, ils font le serment solennel » de partir le 12 avril, veille de Pâques. Mais c’est Flaubert seul qui entreprend le voyage, et Tourgueneff, étant encore retenu à Paris, n’arrivera que le 16 FLAUBERT A NOHANT. 12-19 avril 1873 Samedi, 12 avril 71 …Flaubert arrive pendant le dîner. Il a plutôt maigri qu’engraissé. Plauchut, qui se croit mince, est aussi gros que lui. On joue au domino ; Flaubert y joue bien, mais ça l’étouffe. Il aime mieux causer avec feu. Plauchut, démocrate en chambre, soutient la bordée ; Maurice va de l’un à l’autre. J’écoute. Dimanche, 13 avril, jour de Pâques Enfin, le soleil est revenu, il fait beau. Lina fête le printemps à déjeuner il y a des fleurs sur la nappe et on mange du poussin. On va au jardin, à la ferme, aux étables, à Gustave 72, à toutes les bêtes. Flaubert fouille la bibliothèque et ne trouve rien qu’il ne connaisse. René et le Docteur viennent dîner ; après, on danse. Flaubert met une jupe et essaie le fandango 73. Il est bien drôle, mais il étouffe au bout de cinq minutes. Il est bien plus vieux que moi. Pourtant, je le trouve moins gros et moins fatigué d’aspect. Toujours trop vivant par le cerveau au détriment du corps. Notre vacarme l’assourdit. Plauchut est comme fou. Maurice a été dans la brande avec Aurore. Ils ont découvert une mardelle 74, enfin ! Elle est ivre d’air et de plaisir. Ce soir, elle danse. Domino avec les jeunes gens. Vers minuit, Maurice épate Flaubert avec ses papillons 75. Lundi, 14 avril Très beau temps, trop chaud à midi. Jardin. Leçon de Lolo 76, qui est enrhumée du cerveau et qui a ce soir un petit mouvement de fièvre après dîner. Flaubert nous lit son Saint-Antoine 77, de trois à six et de neuf à minuit. C’est splendide. René et le Docteur sont venus et dînent. Ferri 78 arrive au beau milieu de la lecture, entend avec grand plaisir deux chapitres et va dîner chez Angèle 79, pour revenir demain matin. René est enchanté, le Docteur très intéressé, moi tout à fait saisie et satisfaite, Plauchut épaté et comme roué de coups, Maurice très empoigné, jusqu’à avoir mal à la tête assez fort. Mardi, 15 avril Très beau temps. Journée dehors à causer au jardin tout en fleurs, sans trop de rien, c’est-à-dire sans rien de trop au ciel et sur la terre. Ferri est venu déjeuner avec nous. Il est toujours charmant ; il s’en va à deux heures. Je reste encore avec Flaubert à causer jusqu’à quatre heures. Je donne la leçon à Lolo. Le soir, on cause, on rit. Mercredi, 16 avril Journée grise, très chaude, mais très agréable. Nous partons pour la brande à midi ; nous allons tous voir la mardelle que Maurice a découverte avec Lolo. C’est un grand trou où se rend une eau tourbeuse ; c’est tapissé de grandes fougères sèches sous lesquelles poussent au fond des herbes fraîches, des viola corrina, pulicaires, primevères et de jeunes arbres. Promenade à pied dans les genêts autour d’un joli bois de pins. Les orchis commencent à fleurir ; ce rose est charmant. Lolo marche comme un petit homme et Titite pas mal. On rentre pour s’habiller et dîner. Tourgueneff arrive à la fin. Il va bien ; il est ingambe et rajeuni 80. On cause jusqu’à minuit. Jeudi, 17 avril Mauvais temps. Je ne sors pas ; les enfants non plus. Leçon d’Aurore. Causerie avec Tourgueneff et Flaubert. Tourgueneff nous lit une drôlerie très animée. Les jeunes gens viennent dîner. On mange la dinde truffée, le pair de Plauchut. Après, on saute, on danse, on chante, on crie, on casse la tête à Flaubert qui veut toujours tout empêcher pour parler littérature. Il est débordé. Tourgueneff aime le bruit et la gaîté ; il est aussi enfant que nous. Il danse, il valse. Quel bon et brave homme de génie ! Maurice nous lit la Balade à la Nuit, on ne peut mieux. Il a grand succès. Il épate Flaubert à propos de tout. Vendredi, 18 avril Joli temps. Il a plu considérablement. La fosse a monté une marche. Tout fleurit, les lilas, les cragaegi 81 ; les arbres de Sainte-Lucie passent déjà. Jardin tout le monde. Leçon de Lolo. Causerie de Flaubert bien animée et drôle, mais il n’y en a que pour lui, et Tourgueneff, qui est bien plus intéressant, a peine à placer un mot. Ce soir, c’est un assaut jusqu’à une heure. Enfin, on se dit adieu. Ils partent demain matin. Plauchut reste pour m’attendre. Samedi, 19 avril On, vit avec le caractère plus qu’avec l’intelligence et la grandeur. Je suis fatiguée, courbaturée, de mon cher Flaubert. Je l’aime pourtant beaucoup et il est excellent, mais trop exubérant de personnalité. Il nous brise. Il pleut à verse depuis midi. Je donne la leçon, à Lolo. J’écris des lettres ; je ne sors pas. Ce soir, on danse, on fait du bruit, on joue aux dominos, on est bête avec délices. On regrette Tourgueneff qu’on connaît moins, qu’on aime moins, mais qui a la grâce de la simplicité vraie et le charme de la bonhomie. Est-ce à dire que Flaubert se soit peu amusé à Nohant ? Voici ce qu’il écrit à son amie, quelques jours après son départ Il n’y a que cinq jours depuis notre séparation et je m’ennuie de vous comme une bête. Je m’ennuie d’Aurore et de toute la maisonnée, jusqu’à Fadet. Oui, c’est comme ça ; on est si bien chez vous ! vous êtes si bons et si spirituels ! Pourquoi ne peut-on vivre ensemble ? Pourquoi la vie est-elle toujours mal arrangée ? Maurice me semble être le type du bonheur humain. Que lui manque-t-il ? Certainement il n’a pas de plus grand envieux que moi » 82. Mais c’est bien la dernière fois que Flaubert est allé chez son amie à Nohant, malgré plusieurs invitations pressantes. Ils ne se reverront plus qu’à Paris, le mois suivant. Et puis, c’est tout. Elle meurt, la bonne dame de Nohant », le 8 juin 1876, et parmi les amis venus de Paris pour assister à son enterrement, se trouve Flaubert, pleurant comme un veau ». Il fallait la connaître comme je l’ai connue », écrit-il peu après à Mlle Leroyer de Chantepie, pour savoir tout ce qu’il y avait de féminin dans ce grand homme, l’immensité de tendresse qui se trouvait dans ce génie. Elle restera une des illustrations de la France et une gloire unique » 83. Aurait-il pu mieux exprimer l’admiration, le respect, la tendresse qu’il avait voués à celle qu’il appelait sa chère maître » ? Jacobs. 1 Nous avons pu copier ces passages à la Bibliothèque Nationale, grâce à la bienveillance de Mme Cordroc’h, bibliothécaire au Département des Manuscrits ; qu’elle veuille bien accepter nos vifs remerciements. Une partie importante de ces relations a été publiée par M. André Maurois dans son beau livre Lélla ou la Vie de George Sand, Paris, Hachette, 1952. Nous remercions l’auteur qui a bien voulu nous permettre de reproduire ces passages pour rendre notre récit aussi complet que possible. Pour l’annotation de cet article, enfin, nous devons plusieurs renseignements à M. Jacques. Toutain, Président des Amis de Flaubert, dont on connaît le zèle infatigable pour rendre service aux admirateurs du grand maître de Croisset. 2 Cf. Correspondance entre George Sand et Gustave Flaubert, Paris, Calmann-Lévy, s. cl. 1916, p. 10, lettres n° XII et XIII. 3 Œuvres complètes de Gustave Flaubert. Correspondance, t. V, 1929, lettre n° 862. 4 Ibid. n° 861. 5 Agenda de G. Sand, 1866. Bibl. Nat., Département des Manuscrits, nouv. acq. fr. 6 Saint Maclou, église de style gothique flamboyant, de pierre entièrement sculptée, une des merveilles de Rouen ; Saint-Patrice, église gothique, connue surtout par ses vitraux magnifiques. 7 Ancien cimetière situé à côté de l’église Saint-Maclou et dont les bâtiments existent toujours Aître Saint-Maclou. 8 Il s’agit évidemment de la version de 1806. 9 Mme Vasse G. Sand écrit Mme Vaas était une amie d’enfance de Mme Flaubert. Une de ses filles, Coralie, était l’épouse de l’officier M. de la Chaussée. 10 Village situé sur la Seine, â dix-huit kilomètres au Sud-Ouest de Rouen. 11 Petit chemin rocailleux menant de Croisset à Canteleu et passant près de la propriété de Flaubert. Il a disparu lorsqu’on a construit l’usine qui se trouve actuellement sur l’emplacement de la maison Flaubert. 12 Dans son Agenda, George Sand écrit bien lisiblement le pont, ce qui est évidemment une erreur. 13 Il y a dans l’église Saint-Romain des fonts baptismaux dont le dôme en bois est orné de bas-reliefs de la Renaissance, représentant des scènes de la Passion. 14 Corr., p. 11, n° XIV. 15 Corr. de Fl. Supplément Éd. Jacques Lambert, t. II, n° 318. 16 Corr. p. 13, n° XVI. 17 Corr. de Fl. Éd. Conard, t. V, n° 868. 18 Corr. p. 18, n° XVIII. 19 Agenda de G. Sand, 1866. Bibl. Nat., Dépt des Mss, n. a. fr. 20 Achille Flaubert, chirurgien en chef de l’Hôtel-Dieu de Rouen. Il était de neuf ans plus âgé que Gustave. 21 Femme d’un magistrat de Rouen et mère d’Eugène Crépet, qui était l’ami de Baudelaire et de Flaubert. 22 Le Château des Cœurs, fait en collaboration avec Louis Bouilhet et le comte d’Osmoy. Malgré de nombreuses démarches de la part de Flaubert, la pièce ne fut jamais jouée. 23 On sait le peu de goût que Flaubert éprouvait pour la promenade et l’exercice physique. 24 Squelette calcaire ou corné sécrété par les polypes. 25 Roman dialogué, publié dans la Revue des Deux-Mondes, du 1er septembre au 15 novembre 1867, paru en volume en avril 1868. Paul Meurice l’adapta à la scène ; la première représentation eut lieu à la Porte Saint-Martin, le 3 octobre 1868. 26 Sand n’écrit presque jamais je vais » dans sa prose familière. 27 Félix-Archimède Pouchet, médecin et naturaliste, directeur du Muséum d’Histoire naturelle à Rouen, membre de l’Académie des Sciences. Son fils, Georges Pouchet, médecin et naturaliste comme son père, était un ami assez intime de Flaubert. 28 Kiwi, genre d’oiseau propre à la région austro-zélandaise. 29 Citons ici, à titre de curiosité, un fragment inédit de la lettre de Flaubert à Sand du 27 décembre 1866. Corr. Éd. Conard, T. V, n° 867. L’autographe est conservé dans la Coll. Spœlberch de Lovenjoul, à Chantilly Ah, j’oubliais une commission le père Pouchet m’a chargé de vous dire que Il était tellement troublé par votre présence, qu’il avait oublié de vous dire que non seulement il admirait vos œuvres démesurément, mais encore celles de votre fils, etc. Quand il veut s’égayer, il ouvre Masques et Visages. Et il est revenu sur sa barbe qui n’était pas faite ce jour-là ». Quant au livre de Maurice Sand, Flaubert fait évidemment allusion aux Masques et Bouffons Comédie Italienne, Paris, Michel Lévy. 30 L’ancien Musée des Faïences » est devenu depuis le Musée des Antiquités », les faïences ayant été transposées dans un nouveau musée, dit Musée des céramiques ». Dans le jardin qui entourait le Musée des Faïences, on avait mis beaucoup d’antiquités rouennaises pierres et statues ; à l’intérieur du Musée, se trouvait et se trouve encore une porte en bois de chêne provenant de la maison de Pierre Corneille, à Rouen. 31 Nièce de Flaubert. Sand orthographie Comenville ». 32 La Chronique de Rouen des 1er et 15 novembre 1866 signale la ménagerie Schmidt, installée au Cirque Sainte-Marie de la foire Saint-Romain et comprenant treize lions, un tigre de Bengale, léopards, hyènes, ours noirs et blancs, un énorme éléphant, reptiles et crocodiles. 33 C’est probablement à cette occasion que Flaubert et G. Sand virent la Tentation de Saint-Antoine dans la baraque du père Legrain. 34 Pièce que G. Sand voulait tirer du roman du même titre, paru en 1852. En mars 1867, elle renonça à ce projet cf. lettre à Flaubert du 4 mars 1867, Corr. p. 75. 35 L’Éducation Sentimentale. 36 Corr. lettres XXIV et XXVII, pp. 27 et 31. 37 Corr. Éd. Conard, T. V, n° 876. 38 Ibid., n° 875. 39 Femme du peintre Eugène Lambert. Elle était sur le point d’accoucher, mais des complications rendaient l’événement précaire. 40 On peut lire le récit amusant de cette terrible journée dans une lettre aux Goncourt. Corr., Éd. Conard, T. V, n° 968. 41 Agenda de G. Sand, 1868. B. N., Dt des Mss, n. a. fr. 42 Sainte-Beuve souffrait à ce moment d’une maladie de vessie. 43 Mme Frankline Grout, amie de Caroline Commanville, la nièce de Flaubert. Sand écrit, Franqueline » . 44 S’agirait-il déjà de la Vie et Travaux du Cruchard ? Ou plutôt de L’Enfant prodigue ?Voir ce que Sand dit le 25 décembre 1869. 45 Il existe dans le village de Saint-Martin-de-Boscherville une église célèbre du 13e siècle art roman dans sa plénitude, intitulée Abbaye de Saint-Georges-de-Boscherville. L’église est encore solide, mais il ne reste de l’Abbaye qu’un petit cloître et quelques salles. 46 Petite ville, située sur la Seine, à vingt kilomètres à l’Ouest de Rouen. 47 De l’Éducation Sentimentale. 48 Ce tulipier intéressait hautement G. Sand. À sa première visite, elle l’avait déjà remarqué, et après son retour à Paris, elle en avait réclamé quelques feuilles. Cf. Corr. pp. 11 et 12. 49 Bouilhet était conservateur de la Bibliothèque de Rouen depuis mai 1867. 50 Corr., Suppl., T. II, n° 386. 51 Corr., Éd. Conard, T. V, n° 974. 52 Ibid., n° 966. 53 Ibid., n° 1005. 54 La pièce ne devait être jouée que le 6 janvier 1872. 55 Épouse de Maurice, le fils de G. Sand. 56 Corr. p. 190, n° CXL. 57 Agenda de G. Sand, 1869. B. N., Dt des Mss, n. a. fr. 58 Edmond Plauchut, ami intime de G. Sand. 59 Plaisanterie pour serpent, instrument de musique. 60 Maurice Sand avait épousé, en 1862, Lina Calamatta, fille du graveur italien Luigi Calamatta. Ils avaient deux filles, Aurore Lolo, née le 9 janvier 1866 etGabrielle Titite, née le 12 mars 1868. C’était surtout Aurore que Sand adorait. 61 Ainsi sont désignés ordinairement, dans les écrits familiers de G. Sand, ses nouveaux amis, souvent très jeunes encore, habitant La Châtre et les environs de Nohant. À ce cercle appartiennent, entre autres, Maxime de Planet et les petits-neveux de Sand, René, Edme, et Albert Simonnet. Ils venaient souvent la voir pour, égayer sa vieillesse. 62 Le Château des Cœurs. 63 Voir la note 44. 64 Le chien de Nohant. 65 Danse espagnole très populaire. 66 Anciens amis de G. Sand, habitant La Châtre. 67 Antoine Ludre, fils de l’avoué de G. Sand et un des jeunes gens ». 68 Personnage du théâtre cles marionnettes. 69 Corr. Suppl., T. II, n° 475. 70 Corr. p. 339, n° CCLX. 71 Agenda de G. Sand, 1873. B. N., PDt des Mss, n. a. fr. 72 Le bélier. 73 Danse espagnole d’un caractère voluptueux. 74 Mardelle, syn. de Margelle. Nom donné dans le Berry aux effondrements tronconiques produits par le passage des eaux souterraines à travers l’argile à silex et que l’on a attribués d’abord à la main de l’homme. Larousse du XXe siècle. 75 Maurice Sand avait publié en 1806 Le Monde des Papillons Paris, Rothschild. 76 Sand tenait à instruire elle-même sa petite-fille. Elle ne se privait que rarement de ce plaisir, même quand elle était malade ou qu’il y avait des visiteurs. 77 Terminé en 1872 déjà, mais publié seulement en 1874. 78 Le Général Ferri-Pisani, attaché à la Maison du Prince Jérôme Bonaparte, grand ami de G. Sand. 79 Mme Angèle Périgois, née Néraud, amie de G. Sand, habitant non loin de Nohant. 80 On sait que Tourgueneff souffrait très souvent de la goutte. 81 Aubépines. 82 Corr., Éd. Conard, T. VII, n° 1367. 83 Ibid., n° 1383.Lettreautographe, non signée, à son fils Maurice. [Novembre 1843]. 細節. SAND, George (1804-1876). Lettre autographe, non signée, à son fils Maurice. [Novembre 1843]. 4 pages in-12 (205 x 133 mm). Encre brune sur papier au chiffre à froid "G.S." (Pliures). GEORGE SAND S'INQUIÈTE DE LA SANTÉ DE CHOPIN. "J'étais bien sûre que Chopin était malade [] Ainsi voilà mon pauvre [Lamartine], jésuite naïf, espèce de Lafayette qui veut être président de la République, et qui en viendra à bout […] parce qu’il ménage toutes les idées et tous les hommes, sans croire à aucune idée et sans aimer aucun homme. George Sand, lettre à son fils Maurice, fin avril 1848. Après la difficile année 1847 rupture avec Chopin, difficultés du couple que forme sa fille Solange avec le sculpteur Clésinger, 1848 est, à plusieurs titres, une année cruciale pour George Sand elle vient de se mettre à l’écriture de l’Histoire de ma vie ; elle s’engage corps et âme dans la révolution, et, après le 15 mai, s’en retire profondément découragée ; elle ne composera plus ensuite de ses romans socialistes » comme Le Compagnon du Tour de France 1840, Horace 1841, La Comtesse de Rudolfstadt 1843, Jeanne 1844, Le Meunier d’Angibault 1845, ou Le Péché de Monsieur Antoine 1847. Ce sont l’avocat Michel de Bourges et Pierre Leroux qui l’ont initiée au socialisme à la fin des années 1830. Elle a fondé avec ce dernier La Revue indépendante en 1841. Deux ans plus tard, Leroux s’est installé comme imprimeur à Boussac, non loin de Nohant, et y a créé une communauté socialiste. Il y imprimait aussi L’Éclaireur de l’Indre, créé par Sand en 1843 [1]. Elle s’est ainsi forgée peu à peu une doctrine sociale, chrétienne et utopique qui prône la création de communautés fraternelles pour dépasser les antagonismes de classes. En 1847-1848, elle s’éloigne de Leroux qu’elle soutient matériellement depuis des années mais qui lui semble maintenant vivre un peu en parasite. Elle dit de lui Entre le génie et l’aberration, il y a souvent l’épaisseur d’un cheveu » lettre du 22 janvier 1848 à Mazzini. Leroux est élu à l’Assemblée à Paris en juin 1848 et s’attire les moqueries de la presse par son accoutrement et sa maladresse. Il est davantage un homme de réflexion que d’action. Sand s’est rapprochée de Louis Blanc et collabore à La Réforme de Ledru-Rollin. Aussitôt après la révolution, elle arrive à Paris le 1er mars, inquiète, à la recherche de son fils Maurice qu’elle retrouve sain et sauf. Elle retourne à Nohant du 8 au 21, pour regagner ensuite la capitale, créant l’hebdomadaire La Cause du peuple et rédigeant jusqu’au 29 avril, sans les signer, des articles pour le Bulletin de la République, où elle tente de convaincre les campagnes de payer l’impôt républicain et de voter pour la République. Son adresse est alors le 8 rue de Condé, chez Maurice. Le 16 avril, le 15 mai et juin 1848 provoquent la ruine de ses espoirs de révolution sociale. Elle s’éloigne du gouvernement, qu’elle assimile à un pouvoir bourgeois. Elle repart à Nohant le 17 mai au soir. Elle a attendu deux jours après le 15, s’attendant à être arrêtée mais ne voulant pas donner l’impression qu’elle fuit. Après son retrait du Bulletin et l’échec de La Cause du peuple, elle collabore à La Vraie République du socialiste Thoré. Elle écrit à un cousin le 20 mai Les meneurs de la véritable idée sociale ne sont guère plus éclairés que ceux qu’ils combattent et jouent trop la partie à leur profit. […] [Le peuple] manque de guides à la hauteur de leur mission ». En juillet, elle partage la tristesse de Lamennais, et l’exprime en particulier à son éditeur Hetzel. Le 1er juin 1848, elle reprend la rédaction de Histoire de ma vie, dont la publication commence à l’automne 1854 dans La Presse de Girardin elle aurait pu commencer plus tôt, mais l’éditeur craignait la censure impériale. Sand ne s’épanche sur 1848 ni dans ces mémoires, ni ailleurs dans son œuvre, se contentant de l’évoquer dans la préface de La Petite Fadette, composée en août 1848. Elle écrit le 22 décembre dans La Réforme Le peuple n’est pas politique. […] Mais un peu de patience. Dans peu de temps, le peuple sera socialiste et politique, et il faudra bien que la république soit à son tour l’un et l’autre ». Elle pense maintenant que seules la patience, la sagesse et la raison permettront au peuple d’évoluer vers la république sociale. Il lui faudra attendre 23 ans pour que la Commune de Paris confirme cette prophétie. Mais la révolution sociale se heurte alors à l’incompréhension de Sand, sinon à sa haine. Influencée par Flaubert, Dumas Fils et d’autres, elle ira même jusqu’à attaquer Hugo pour sa clémence envers les Communards.[1] La politique de L’Éclaireur se rapprochait de celle du journal parisien La Réforme, sur lequel régnait Ledru-Rollin, avocat de verve facile, de belle prestance, au sourire aimable, mais paresseux et assez opportuniste, car il avait fait un mariage riche et courait les femmes André Maurois, Lélia ou la vie de George Sand.
De1832 (le fils a alors huit ans) à la fin de l'année 1870, quand meurt le père, le lien est fort mais tourmenté entre l'ogre visionnaire et graphomane, parcourant l'Europe à la recherche de la reconnaissance, et son sage bâtard, auteur parisien à succès d'une Dame aux camélias qui lui vaut argent et honneurs. On y croise Hugo, George Sand, Flaubert, tous lus, commentés
J’ai écrit à tous mes amis de ne pas venir avant quatre heures, parce que je travaille la nuit, je me lève tard et je n’aime pas trop à être entourée de monde quand je passe ma chemise », prévient George Sand Correspondance, 1837. À Nohant, elle avait à une époque pris l’habitude de s’installer dans l’ancien boudoir de sa grand-mère, au rez-de-chaussée parce qu’il n’y avait qu’une porte et que ce n’était un passage pour personne, sous aucun prétexte que ce fut, justifie-t-elle dans Histoire de ma vie. Mes deux enfants Maurice, 1823-1860 et Solange, 1828-1899, NDLR occupaient la grande chambre attenante. Je les entendais respirer et je pouvais veiller sans troubler leur sommeil […] Je faisais mon bureau d’une armoire qui s’ouvrait en manière de secrétaire. » L’endroit était petit, exigu, mais elle pouvait y noircir le papier à son aise. J’ai écrit à tous mes amis de ne pas venir avant quatre heures, parce que je travaille la nuit, je me lève tard et je n’aime pas trop à être entourée de monde quand je passe ma chemise » George Sand En dépit – ou à cause – de ses habitudes de travail nocturne, George Sand était une hôtesse accomodante, aimant à recevoir dans cette maison hérité de sa grand-mère et dont son divorce, en 1836, lui a enfin laissé la pleine propriété. Pourtant, le Berry semble bien loin, vu de Paris. Voyons, un peu de courage, écrit-elle à son ami Gustave Flaubert Correspondance, 1867. On part de Paris à 9 heures et quart du matin, on arrive à 4 à Châteauroux, on trouve ma voiture et on est ici à 6 pour dîner. Ce n’est pas le diable, on vit entre soi comme de bons ours?; on ne s’habille pas, on ne se gêne pas et on s’aime bien. Dis oui. » Comme lui, de nombreux artistes seront reçus à Nohant au fil des années, d’Eugène Delacroix à Honoré de Balzac, de Théophile Gauthier à Ivan Tourgueniev, en passant par Franz Liszt et Marie d’Agoult, qui présenteront Frédéric Chopin à George Sand. Les journées s’organisent simplement. Le matin, pendant que la maîtresse de maison dort, chacun vaque à ses occupations. On se retrouve en fin de journée pour le dîner et les divertissements. Recevez par mail notre newsletter loisirs et retrouvez les idées de sorties et d'activités dans votre région. Auguste Charpentier a séjourné à Nohant en 1838 et y a réalisé ce portrait de George Sand, dont l'original se trouve à Paris. On mène ici l’existence la plus heureuse et la plus libre possible », commente en 1838 le jeune peintre Auguste Charpentier. Lors de ce séjour à Nohant, il réalise le très beau portrait dont une copie trône aujourd’hui dans le salon de la maison. De George Sand, il écrit à sa tante, avec enthousiasme, que c’est la plus admirable tête que l’on puisse voir, et je ne suis pas encore revenu de ma première impression. Je commence son portrait demain seulement, j’ai voulu avant passer une journée pour étudier son admirable personne. » L’original du tableau se trouve au musée de la Vie Romantique, à Paris. La maison Pleyel envoyait un piano chaque été pour Chopin Venu en 1842 se reposer à Nohant, le peintre Eugène Delacroix 1798-1863, lui, est saisi par l’inspiration lors d’une promenade, en voyant une vieille fermière et sa petite-fille. J’ai pu les regarder tout à mon aise derrière un buisson où elles ne me voyaient pas, raconte-t-il. La vieille avait une main posée sur l’épaule de l’enfant, qui prenait attentivement une leçon de lecture. » Il offre le tableau, intitulé L’Éducation de la Vierge, à George Sand. On peut aujourd’hui le voir au musée Eugène-Delacroix, à Paris. Une copie, réalisée par Maurice Sand, fut accrochée dans l’église Sainte-Anne de Nohant. L'Education de la Vierge, d'Eugène Delacroix. C’est aussi à Eugène Delacroix que l’on doit le double portrait de Sand écoutant Chopin au piano, réalisé au début de leur liaison, en 1838. Entre 1839 et 1846, le compositeur passera sept étés à Nohant. À chacun de ses séjours, la maison Pleyel fait livrer un piano, et le récupère la saison finie. C’est là, derrière les portes capitonnées de sa grande chambre, à l’étage, que vont naître de nombreuse œuvres et chefs-d’œuvre. Tous les ans, aux mois de juin et juillet, le Nohant festival Chopin rappelle le souvenir de ces étés dédiés à la musique, en donnant à entendre des pianistes connus et de jeunes talents. Venu au départ pour réaliser les bustes de George Sand et de sa fille, en 1847, le sculpteur Auguste Clésinger tombe amoureux de Solange et l’épouse, au grand dam de sa mère. Lorsqu’une grosse dispute éclate entre le couple et sa compagne, quelques mois plus tard, Frédéric Chopin prend le parti de Solange. Après avoir coupé les ponts avec sa fille, George Sand rompt avec lui. Elle retrouve l’amour fin 1849, lorsque son fils, Maurice, lui présente un ami graveur et auteur dramatique, Alexandre Manceau. Il a trente-deux ans, elle, quarante-cinq. Il sera son dernier amour et ils resteront ensemble jusqu’à la mort de Manceau, en 1865. Quelque temps avant leur rencontre, on avait commencé à faire du théâtre dans le salon de Nohant. Rapidement, ce loisir a pris de la place et George Sand a voulu le doter d’un lieu adapté. Restauration du théâtre du domaine de George Sand, maison de George Sand à Nohant-Vic dans l'Indre, décors de serre, patrimoine, le 04-02-22 à Nohant Vic, photos Pierrick Delobelle Un vrai théâtre au rez-de-chaussée de la maison C’est ainsi qu’est né le théâtre aménagé au rez-de-chaussée de la maison. Comme Maurice, Auguste Manceau s’est beaucoup investi dans cette activité, montant sur scène, aidant à la confection des décors… Entre 1846 et 1861, 150 pièces ont été jouées dans le théâtre, qui pouvait accueillir une soixantaine de spectateurs. Il vient d’être restauré et habillé d’un décor de serre, celui-là même utilisé lors de la dernière représentation théâtrale donnée à Nohant, en 1863 Datura Fabiosa, une pièce inspirée à George Sand par un conte d’Hoffmann. Pratique. La domaine de George Sand est ouvert tous les jours de 9h30 à 13 heures et de 14 heures à 18h30. Parcours littéraire à la découverte du jardin au travers de textes de George Sand sur le thème des arbres. À partir de ces textes, tous les mercredis, jeu de piste en famille livret à demander à la boutique. Visite commentée uniquement de la maison à 10h15, 11h15, 14h30, 15h30, 16h30, 17h30. Tarif 8 euros; gratuit pour les moins de 18 ans. Renseignements au ; Quelques repères historiques Biographie Famille. Elle est née Amantine Aurore Lucile Dupin de Francueil, le 1er juillet 1804, à Paris, de Maurice Dupin de Francueil et de Sophie-Victoire Delaborde. Après la mort de son père, le 18 septembre 1808, elle passe son enfance à Nohant auprès de sa grand-mère, Marie-Aurore Dupin de Francueil, petite-fille du maréchal de Saxe, décédée le 26 décembre 1821. ESTIVITES le Cher littéraire, reportage à la maison de George Sand à Nohant-Vic, écrivaine, romancière, dramaturge, Aurore Dupin, famille Sand, le 08-07-19 au château de Nohant, photos Pierrick Delobelle Elle conservera toute sa vie un fort attachement à la demeure familiale, à la nature, au Berry, cadre de plusieurs de ses romans, et à ses habitants. Mariage. Elle épouse François Casimir Dudevant, avocat à la cour royale, à Paris, le 17 septembre 1822. Ce mariage la libère de la tutelle de sa mère, mais n’ouvre pas pour autant les portes de la liberté à la nouvelle baronne Dudevant. Très vite, les époux se déchirent. Le 16 février 1836, après une longue procédure menée par l’avocat Michel de Bourges pseudonyme de Louis Michel, leur séparation est prononcée en sa faveur par le tribunal de La Châtre. Pour ma part, j’aimerais mieux passer le reste de ma vie dans un cachot que de me remarier Enfants et petits-enfants. Aurore et Casimir auront deux enfants Maurice, né le 30 juin 1823 à Paris, mort le 4 septembre 1889 à Nohant-Vic, et Solange, née le 13 septembre 1828 à Nohant-Vic, morte le 17 mars 1899 à Paris. Le 17 mai 1862, à Nohant-Vic, Maurice épouse Marceline Claudine Augustine, dite Lina » 1842-1901. Le couple aura trois enfants Marc-Antoine 1863-1864, Aurore 1866-1961 et Gabrielle 1868-1909. Les deux sœurs n’ont pas d’enfants, mais Aurore adopte en 1958 son filleul, l’architecte Georges-André Smeets 1911-1970, marié à Christiane Étave dite Christiane Sand 1927-2018. Deux filles naîtront de l’union de Solange avec le sculpteur Auguste Clésinger 1814-1883, célébrée le 19 mai 1847 à Nohant-Vic. La première ne survit que quelques semaines?; la deuxième, surnommée Nini », née le 10 mai 1849, décède le 14 janvier 1855. D’Aurore à George Pseudonyme. En 1831, Aurore coécrit Rose et Blanche avec Jules Sandeau. Le roman est signé Jules Sand. L’année suivante, lorsqu’elle rédige, seule, Indiana, son éditeur l’incite à conserver le nom de Sand. Le nom est tout pour la vente », commente-t-elle. Il lui faut un autre prénom, rien qu’à elle Je pris vite et sans chercher celui de George qui me paraissait synonyme de Berrichon ». Un prénom qu’elle va adopter dans la vie courante. Appelez-moi George au masculin - c’est une maladie que j’ai de ne pouvoir entendre, ni lire, l’ancien nom. Costume d’homme. C’est à Paris qu’Aurore prend l’habitude de s’habiller en homme, par mesure d’économie, sur les conseils de sa mère. Ayant été habillée en garçon durant toute mon enfance, ayant ensuite chassé en blouse et en guêtres, je ne me retrouvai pas étonnée du tout de reprendre ce costume, écrit-elle dans Histoire de ma vie. […] Je me fis donc faire une redingote-guérite en gros drap gris, pantalon et gilet pareils. Avec un chapeau gris et une grosse cravate de laine, j’étais absolument un petit étudiant de première année. Je ne peux pas dire quel plaisir me firent mes bottes j’aurais volontiers dormi avec […] Je voltigeais d’un bout de Paris à l’autre […] mes vêtements ne craignaient rien. Je courais par tous les temps, je revenais à toutes les heures, j’allais au parterre de tous les théâtres. » L’œuvre littéraire. Au cours de sa vie, George Sand a écrit quatre-vingts romans et nouvelles, sans compter des pièces de théâtre, des contes, des articles de journaux… Sa correspondance, éditée en vingt-cinq volumes, est riche de vingt mille lettres, d’une vingtaine de pages chacune. Ses écrits autobiographiques ont été édités par la Pléiade en 1970-1971, mais il a fallu attendre 2019 pour que quinze de ses romans, parmi lesquels la Mare au diable, Indiana, La petite Fadette, François le Champi… entrent au catalogue. Martine Pesez
Nosbureaux de représentation Lyon Bruxelles Aix en Provence Vente de catalogues Rejoindre nos équipes Restitutions Ordres d'achats . SAND George (1804-1876) Résultat; SAND George (1804-1876) Lot n° 692 ; Lot n° 692. Aller au lot
➕ S'abonner ➕ Souscrire ✔ Abonné ✔ Souscrire Partager Manage episode 315638299 series 3244739 Par Yannick Debain, découvert par Player FM et notre communauté - Le copyright est détenu par l'éditeur, non par Player F, et l'audio est diffusé directement depuis ses serveurs. Appuyiez sur le bouton S'Abonner pour suivre les mises à jour sur Player FM, ou collez l'URL du flux dans d'autre applications de podcasts. George SandNée le 1er juillet 1804ParisDécès 8 juin 1876 à 71 ansChâteau de NohantAlexandre Dumas Fils27 juillet 1824ParisDécès 27 novembre 1895 à 71 ansMarly le roiA partir de 1856, Alexandre Dumas fils appelle George Sand Maman. Et, elle, le rebaptise son fieux. C’est dire la proximité de l’auteur de La dame aux camélias avec la bonne dame de Nohant. Tout commence en 1851 quand Alexandre Dumas fils rapporte à l’écrivaine ses lettres à Chopin, qu’elle souhaite faire disparaître. Pendant vingt-cinq ans, ils vont se raconter leur quotidien, échanger avis sur les œuvres et réflexions sur l’actualité. Comme sur la Commune de Paris, saturnales de la plèbe après celles de l’Empire pour George Sand. Des lettres d’Alexandre Dumas père et de son épouse Ida notamment enrichissent leurs propos. Témoignage d’une époque, cette correspondance se révèle aussi le récit d’une amitié exceptionnelle, par-delà les de George Sand ne cesse d’être réévaluée. Cette correspondance inédite avec son fils spirituel, Alexandre Dumas fils, est une nouvelle occasion de lire l’auteur d’Indiana. Et de découvrir les débats qui ont enflammé la France des années 1851-1876, racontés par deux des plus grandes figures littéraires de l’époque. 395 episodes
25 Lettre du 6 juin 1865 à son fils, inédite, B. H. V. P., Fonds Sand, G 1982. 26. Archives Nationales, Musée de l'Histoire de France, publié par Pierre Labracherie, Europe, juin-juillet 1954, p. 185. Il est exact que l'actrice était à Nohant en même temps que le Prince dont elle était la maîtresse depuis quelques années. Leur
Article réservé aux abonnés AURIEZ-VOUS par hasard rencontré, à Naples ou à Rome, Mme G. Sand, demandait vers le mois de juin 1834 Liszt à son élève Valérie Boissier, qui voyageait en Italie, " C'est... une femme d'un génie bien extraordinaire, bien amer, bien douloureux dans sa puissance... C'est sans contredit, et sans comparaison aucune, la femme la plus " forte " dans le sens biblique et la plus étonnamment douée. " Première rencontre Quelques semaines plus tard Musset présentait Liszt à Lélia. La femme la plus forte ? Elle lui apparut telle que Delacroix nous la montre ; toute fragile, ses beaux cheveux coupés, et sur le visage, cet air hagard d'un être fui par son destin. C'est là, dans ces derniers jours d'octobre où agonisent les amours des fameux amants de Venise, que se noue l'une des plus fécondes amitiés romantiques. Il ne s'agit pas ici d'évaluer ou seulement de résumer les profits immenses, artistiques, sociaux, intellectuels, qu'en tirèrent l'écrivain et le musicien, mais simplement de jeter dans le débat quelques nouveaux documents inédits. Toute la critique musicale et littéraire, même la pénétrante Mme Karénine, affirme que la première impression de G. Sand sur Liszt fut " désagréable ", qu'elle " ne lui plut pas comme femme ". Ah ! que les textes sont contrariants " Votre avant-dernière lettre m'avait fait bien du mal, dit une lettre de Liszt du 20 avril 1835. Que de fois en passant devant votre maison rebadigeonnée du quai Malaquai 1, j'ai senti ma poitrine se resserrer de tristesse et de douleur !... Cependant comme nulle vanité ne s'était jamais mêlé à la sainte et vive affection que je conserverai éternellement pour vous, je ne m'emportais guère, je ne vous accusais point. Il me semblait que vous aviez raison de vous défier ainsi de moi, et d'ailleurs, n'est-ce pas là votre droit de repousser, durement même, ceux de vos amis qui n'ont pas été suffisamment éprouvés. Mais je souffrais beaucoup et intimement, car je crois vous l'avoir dit un jour je n'ai ressenti qu'une seule fois dans ma vie, pour l'abbé de Lamennais quelque chose de semblable à la folle et profonde sympathie qui me faisait désirer d'être un peu moins mal jugé par vous. Heureusement les 3 lignes de La Châtre ont effacé tous mes chagrins. Je vous en remercie cent et cent fois... Il vous reste de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés. Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Découvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois ordinateur, téléphone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ? Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte. Y a-t-il d’autres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents. Vous ignorez qui est l’autre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.
Cest la trompette de la révolution de Février. Ressuscitée, galvanisée, George Sand est accourue auprès de ses amis, pour les seconder. C’est de Paris qu’elle envoie à son poète, — pardon ! au « citoyen » Poncy, — des lettres enflammées qui ressemblent Drame en trois actes représenté pour la première fois au Théâtre de la Porte-Saint-Martin le 11 janvier 1851. Distribution 5 hommes, 3 femmes Texte intégral à télécharger gratuitement sur Libre Théâtre L’argument Claudie fait les moissons avec son grand-père le Père Rémy chez les métayers Fauvreau. Le fils Fauveau, Sylvain tombe amoureux de la jeune fille, travailleuse et réservée. Mais le père Fauveau a d’autres vues pour son fils la Grand’Rose, la propriétaire de la métairie, une belle femme riche et élégante que convoite également Denis Ronciat. Claudie rencontre par hasard sur Denis Ronciat. On comprend très vite qu’il est à l’origine de ses malheurs il a séduit Claudie quand elle avait 15 ans en lui promettant le mariage mais il l’a abandonnée. Un enfant est né de cette liaison. C’est dans la misère que Claudie a élevé son enfant, décédé à l’âge de trois ans. Denis Ronciat révèle une partie de l’histoire à Rose qui, jalouse de l’intérêt de Sylvain pour Claudie, veut éloigner la jeune fille et son père. Sylvain est désespéré. Dans une très belle scène, le Père Rémy prend la défense de Claudie et ridiculise Denis Ronciat, qui est chassé. Tout le village entoure et soutient Claudie. Sylvain lui demande sa main. À propos de Claudie Jules Lemaître dans Impressions de théâtre 1ère série à propos de la reprise de Claudie au Théâtre national de l’Odéon, 16 mai 1887 sur Gallica J’ai constaté avec joie, la semaine dernière, le grand succès de Claudie. Personne, je crois, n’a complètement échappé au charme de cette dramatique idylle. … Oui, tous ces personnages sont vrais. Du moins ils le sont assez à mon gré. L’action est d’une simplicité lumineuse ; elle sort tout entière d’une situation initiale et se développe sans aucune intrusion du hasard ce qui est une des marques des belles œuvres dramatiques. Et le décor, qui agrandit et embellit les personnages, explique l’action et y contribue. Ce drame est aussi une géorgique ; et géorgique et drame semblent ici inséparables. Le milieu » est justement celui où le dénouement de la pièce le mariage d’une fille-mère avec un autre homme que le séducteur pouvait être accepté le plus aisément car les paysans, s’ils ont plus de superstitions, ont moins de préjugés sociaux que la bourgeoisie. M. Dumas fils, rien qu’en transportant la même histoire dans une classe supérieure Denise, s’est créé des difficultés dont lui seul peut-être pouvait triompher. Dans Claudie, cela va tout seul. C’est en pleine campagne qu’un drame évangélique se trouve encore le mieux à sa place. On a cette impression, que le profond sentiment de justice et de charité, en vertu duquel Ronciat est condamné et Claudie absoute et relevée par le père Rémy, par Sylvain, par la mère Fauveau, par la Grande Rose, et même par le père Fauveau, est, comme la gerbe de blé, un produit du travail de la terre. » Voir aussi la critique de Clément Caraguel dans lArgus du 24 janvier 1851 La hardiesse de l’idée, la réalité et la logique des caractères, la hauteur soutenue de la pensée et la force de l’exécution font de cette pièce une des œuvres les plus vivantes de Georges Sand. L’effet produit a été immense. Nous avons entendu crier au paradoxe; avouez cependant qu’il est bien rare qu’un paradoxe s’empare à ce point de la foule et produise ces frémissements d’une émotion irrésistible. » Illustrations sur Gallica Théâtre de la Porte Saint Martin. Claudie. 3e acte. Claudie, mademoiselle Lia-Félix ; madame Fauveau, madame Genot ; la Grand’Rose, Daubrun ; Rémy, M. Bocage ; Sylvain, M. Fechter ; Fauveau, M. Perrin ; Denis Ronciat, M. Barré. Dessin de Janet Source BnF/Gallica Le théâtre illustré. Claudie, représentée au théâtre de Cluny dessin de M. Adrien Marie et Gillot sc. 1879. Source BnF/Gallica2004a été l’année George Sand, celle du Bicentenaire de sa naissance, et a donné une abondante moisson de publications et de rééditions de ses œuvres. Parmi celles-ci, il faut noter la publication de ces Lettres retrouvées. Georges Lubin avait passé une partie de sa longue vie à publier la correspondance de George Sand : 24 volumes auxquels s’ajoutèrent, en 1991 et Dictéedu lundi 3 octobre 20016 Lettre de George Sand à son fils, Maurice. (17 mai 1836) En février 1836, George Sand a 34 ans. À dix ans, alors que les relations entre ses parents se délitent, son fils Maurice devient pensionnaire au collège Henri IV. Son père lui impose une éducation virile.Lettresde Gustave Flaubert à Georges Sand. À George Sand. Croisset, nuit de samedi [12-13 janvier 1867]. Non, chère maître, vous n’êtes pas près de votre fin. Tant pis pour vous, peut-être. Mais vous vivrez vieille et très vieille, comme vivent les géants, puisque vous êtes de cette race-là ; seulement, il faut se reposer. Une LouiseMarie Madeleine Guillaume de Fontaine, par son mariage Madame Dupin, est née à Paris le 28 octobre 1706 et morte au château de Chenonceau, le 20 novembre 1799.Célèbre pour sa beauté et son statut de femme d'esprit, Louise
LaSemaine religieuse de Paris vient de publier une lettre inédite de George Sand adressée en 1845 à Mgr Affre. Bien que baptisée, elle ne se contenta pas, on le sait, de vivre en marge de
Réponsede Thierry Derigny. Flaubert a écrit Un Coeur simple de mars à août 1976, soit peu de temps avant la mort de George Sand le 8 septembre. Ils avaient eu au début de l’année un échange de lettres sur la place des idées personnelles de l’écrivain dans un roman.
Apartir de 1856, Alexandre Dumas fils appelle George Sand Maman. Et, elle, le rebaptise son fieux. C’est dire la proximité de l’auteur de La dame aux camélias avec la bonne dame de Nohant. Tout commence en 1851
Aprèss'être rétablie de la fièvre typhoïde, la plus célèbre des femmes de lettres du XIX e siècle décide de quitter son cher Nohant dans le Berry pour s'établir quelques semaines au bord de la Méditerranée, plus précisément à Tamaris dans le Var. Malgré un état toujours maladif, George Sand sillonne, en compagnie de son amant Alexandre Manceau, de son fils Maurice, de sa
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