LÉtat est une collectivité dont la structure est juridique, qui est délimitée par des frontières territoriales et constituée d'institutions lui assurant un pouvoir suprême (la souveraineté). D'après Max Weber dans Le Savant et le politique, « l'État est une entreprise politique à caractère institutionnel dont la direction administrative revendique avec succès dans
Texte de Rousseau Ce qu’il y a de plus nécessaire, et peut-être de plus difficile dans le gouvernement, c’est une intégrité sévère à rendre justice à tous, et surtout à protéger le pauvre contre la tyrannie du riche. Le plus grand mal est déjà fait, quand on a des pauvres à défendre et des riches à contenir. C’est sur la médiocrité seule que s’exerce toute la force des lois ; elles sont également impuissantes contre les trésors du riche et contre la misère du pauvre ; le premier les élude, le second leur échappe ; l’un brise la toile, et l’autre passe au travers. C’est donc une des plus importantes affaires du gouvernement, de prévenir l’extrême inégalité des fortunes, non en enlevant les trésors à leurs possesseurs, mais en ôtant à tous les moyens d’en accumuler, ni en bâtissant des hôpitaux pour les pauvres, mais en garantissant les citoyens de le devenir. Les hommes inégalement distribués sur le territoire, et entassés dans un lieu tandis que les autres se dépeuplent ; les arts d’agrément et de pure industrie favorisés aux dépens des métiers utiles et pénibles ; l’agriculture sacrifiée au commerce ; le publicain rendu nécessaire par la mauvaise administration des deniers de l’État ; enfin la vénalité poussée à tel excès, que la considération se compte avec les pistoles, et que les vertus mêmes se vendent à prix d’argent ; telles sont les causes les plus sensibles de l’opulence et de la misère, de l’intérêt particulier substitué à l’intérêt public, de la haine mutuelle des citoyens, de leur indifférence pour la cause commune, de la corruption du peuple, et de l’affaiblissement de tous les ressorts du gouvernement » Rousseau, Discours sur l’Économie politique, 1755 Analyse du texte avec en italique les éléments critiques avec en surligné bleu les 4 éléments d’une introduction d’explication de texte ; ces parenthèses ne doivent bien sûr ne pas apparaître dans une introduction Si les hommes ont accepté de se soumettre à l’État, c’est parce qu’il y avait avantage soit la protection, soit la liberté. Le rôle de l’État est de faire en sorte que les libertés puissent coexister et que l’inégalité naturelle des hommes sont compensée par une égalité en droits et devant la loi. Pour certains penseurs libéraux, l’État doit s’arrêter là, n’assurer que l’ordre et la justice, mais pour d’autres penseurs politiques, comme Marx , une égalité formelle, en droits, n’est qu’une façade s’il n’y a pas égalité matérielle, d’où sa politique économique d’abolition de la propriété privée. Aussi on peut se demander quelles doivent être les fonctions de l’État et jusqu’où il se doit de corriger les inégalités? C’est le problème dont traite ce texte Rousseau, dans cet extrait du Discours de l’économie politique de 1755, objet de notre explication, soutient que l’État ne doit pas se contenter de veiller à l’égalité des droits et devant la loi, il doit aussi se préoccuper des inégalités socio-économiques. C’est la réponse de l’auteur sur cette question C’est sur cette thèse que s’ouvre aux lignes 1 et 2 sa réflexion, thèse justifiée par le lien étroit entre égalité en droits et égalité de fait, souligné aux lignes 2 à 4. Excluant un certain type de politique aux lignes 4 à 7, il va proposer des mesures à la fois économiques, politiques et morales pour prévenir ses inégalités menaçant les droits et devoirs de chacun. C’est le plan du texte qui sera le plan de l’explication du texte Tout en explicitant sa position, nous pourrons nous demander si elle est justifiée et suffisante. ce sera l’axe critique de l’explication – L’extrait s’ouvre donc aux lignes 1 et 2 sur une définition des missions de l’État. Elles ont présenté comme difficiles à remplir et comme ce qu’il y a de plus nécessaire ». Le nécessaire, c’est ce qui ne peut pas ne pas être , ce qui s’oppose au contingent. On peut donc penser que pour Rousseau qu’elles découlent de la nature même de l’État. C’est ce qu’on comprend bien pour la première des missions. Si les hommes ont accepté de se soumettre à l’autorité de l’État , c’est parce qu’il le jugeait nécessaire, pour mettre un terme aux rapports de force fondés sur l’inégalité c’était l’hypothèse de Hobbes ou pour que chacun soit protégé par la force commune ce sera l’hypothèse de Rousseau en 1762 dans son Contrat. Dans les deux cas, il faut qu’il y ait égalité devant la loi, pour que personne ne soit lésé et chacun également protégé. Par contre concernant la seconde mission, protéger le pauvre contre la tyrannie du riche », on peut penser que cette mission n’est pas directement à la charge de l’État. Si le riche est égal devant la loi et en droits avec le pauvre, alors la l’égalité et par là la justice associée naturellement au droit et à l’égalité règne. L’égalité devant la loi prévient, justement de cette tyrannie » du riche. Un tyran est celui qui exerce de manière abusive son pouvoir et qui surtout est au dessus des lois qu’il impose aux autres. Sous un État juste, il n’y a pas de tyran, tout le monde obéit à la loi et personne n’est au-dessus des lois. Donc corriger l’inégalité économique ne semble pas nécessaire, l’égalité devant la loi annule en quelque sorte le jeu des forces entre le fort et le faible. On peut cependant noter que sur ce point Marx sera au XIXème siècle moins affirmatif, les dominants économiquement étant aussi ceux qui détiennent le pouvoir et la justice n’est alors que la défense de leur intérêt érigé en intérêt général. Mais même si Rousseau ne va pas jusqu’à cette analyse marxiste, il souligne que la seconde mission est tout aussi nécessaire que la première et même que la première ne peut être remplie sans la seconde. – En effet, aux lignes 2 à 4, il explicite cette tyrannie. Quand il y a inégalité, c’est seulement sur la médiocrité » que les lois ont force de lois. La médiocrité, c’est ici l’état de ce qui se situe dans la moyenne, c’est l’état de fortune moyen. Cette classe moyenne, dirait-on aujourd’hui, n’échappe pas aux lois, par contre les classes riches et pauvres y échappent. Les riches avec leur trésor » ,ils sont capables de passer au travers des filets de la loi brise la toile » soit parce qu’ils peuvent s’autoriser à la transgresser en payant les amendes si nécessaires ou à les éviter en achetant des passe-droits, en trouvant bien conseillés des vides juridiques ou des moyens de la contourner ou d’atténuer son effet. Les pauvres eux, vivants en marge de la société , sans logis, sans biens, sont difficiles à contrôler, arrêter ou il est difficile de leur donner ce que la loi leur octroie. Donc les uns et les autres échappent aux lois, ce qui crée une inégalité devant la loi vis-à-vis des autres citoyens et entre eux. Donc s’il y a inégalités socio-économiques; l’État ne peut rendre justice à tous et il revient donc à l’État de prendre en main ses inégalités et d’élaborer une politique en ce sens. Mais laquelle? – Rousseau exclut aux lignes 4 à 7 , 2 types de mesures qui se recoupent et qui pourraient se résumer ainsi prendre aux riches pour donner aux pauvres, ce que soutiennent certaines politiques modernes d’inspiration communiste ou anti-capitaliste. Pour Rousseau, c’est exclu. En ce qui concerne les pauvres, c’est parce qu’il rejette l’idée d’un simple assistanat pansant les plaies à l’hôpital ou à l’hospice qui accueillait malades et pauvres de la misère, sans la corriger pour autant. Il semble plutôt en appeler à une politique préventive qui empêchent les inégalités de naître ou de se creuser, d’où le refus de l’accumulation de richesse, si s’enrichir n’est pas empêché. En ce qui concerne les riches, on peut imaginer différentes raisons à son refus de les déposséder respect de la liberté d’entreprendre et de s’enrichir, principe d’égalité on ne peut désavantager les uns au détriment des autres, influence de la théorie de la main invisible d’Adam Smith selon laquelle l’enrichissement des riches bien qu’égoïste travaille malgré eux à hausser le niveau, l’idée que la richesse peut être le fruit légitime du travail, etc…En tout cas, l’État ne se doit pas pour autant de se retirer de l’économie et de laisser ses lois rétablir l’équilibre, il doit intervenir mais pas à la manière d’un État providence, comme il est apparu dans la période moderne. – Aux lignes 7 à 12 en exposant les causes de ces inégalités, Rousseau indique implicitement la politique qui lui semblerait adéquate. Il s’agit d’une véritable politique générale, touchant aussi bien au plan de l’organisation du territoire pour éviter la surpopulation et l’exode et donc la rareté du travail ou la non-exploitation de certaines richesse, qu’au plan politique avec une meilleure gestion de l’argent publique et éviter les prélèvements le publicain étant celui qui relève l’impôt, qu’au plan de la politique économique en veillant à l’équilibre entre les différents secteurs primaire agriculture et artisanat et secondaire industrie et en contrôlant le commerce et même au plan des mœurs, que l’argent et les arts d’agrément pervertissent en détournant de la vertu. On retrouve ici une idée déjà présente chez Aristote du danger de la volonté d’accumuler l’argent pour l’argent, qui d’un moyen de l’échange, en devient le but; ou chez Saint-Thomas d’Aquin qui voit dans l’épargne un mauvais mésusage de l’argent. Quant à la dissolution des mœurs par les arts, Rousseau y a consacré un discours en 1750 pour dénoncer leur effets amollissants et pervers. L’état se doit donc de faire en sorte que les inégalités n’apparaissent pas ou sont réduites et que le profit ne soit pas le seul moteur de la société qu’il administre. Les dernières lignes du texte souligne à quel point il est nécessaire aussi bien qu’en un sens un devoir de l’État que d’avoir cette politique générale sans laquelle non seulement les lois ne peuvent s’appliquer à tous, mais même sans lesquelles elles ne peuvent être ce qu’elles doivent à savoir l’expression de la volonté générale au nom de l’intérêt général, comme le soulignera Du contrat social. Les inégalités socio-économiques créent des intérêts divergents, contradictoire qui ne peuvent être concilier dans une volonté commune, elles font que les hommes ne pensent qu’à leur intérêt privé on peut ici au matérialisme médiocre des hommes dans les démocraties modernes dénoncé par Tocqueville qui laisse au nom de l’égalité et de la sécurité des corps et des pieds s’installer une nouvelle forme de despotisme paternelet dédaignent l’intérêt commun, au nom duquel ils devraient être capables de sacrifier leur intérêts personnels et elles font enfin que même les gouvernants ne sont plus intègres, eux-mêmes corrompus ou expression de cette domination de l’argent et de la richesse , comme le dénoncera Marx. Nous avons donc vu que Rousseau attendait de l’Etat une égalité en droit mais aussi une réduction des inégalités de fait par une véritable politique socio-économico-politico-morale. On peut juger qu’ici l’État outrepasse sa mission, et porte atteinte aux libertés individuelles, ou qu’il se contente de réduire, ce qui devrait être éliminé; en tout cas, la position de Rousseau dessine une politique à la fois soucieuse d’une économie florissante mais encadrée par l’État et l’idée qu’une démocratie, c’est d’abord une société qu’il faut s’efforcer de dériver vers le luxe, le superflu et le triomphe de l’argent est intéressante, même si, là encore, on peut juger que ce n’est pas à l’État d’éduquer les hommes, et que Rousseau confond 2 domaines à distinguer la politique et la morale, pour permettre au politique de ne pas être angélique et inefficace comme le soulignait Machiavel et aux hommes d’être libre dans leur vie privée. BOUDON, BOURDIEU par seko-eco
Leréglementarisme se fondait sur la théorie philosophique du mal nécessaire. Celle-ci, en la matière, trouvait sa racine dans le De ordine de saint Augustin, auquel il était, alors, souvent La presse indépendante, un mal nécessaire !Ce mois de mars la nouvelle de la fermeture du quotidien Akhbar Al Youm est passée presque inaperçue. Pourtant, c’est un autre symbole de la liberté d’expression qui s’est éteint. Ce quotidien dont le fondateur est emprisonné depuis février 2018 a résisté autant qu’il pouvait, basculant entre espoir et persévérance, et c’est la Covid qui a eu le dernier mot. Il faut dire que depuis 12 mois la presse professionnelle est sous perfusion. Avec le confinement, les kiosques sont pour la plupart fermés et pour aggraver les choses une baisse des recettes publicitaires de l’ordre de 60% a rendu l’équation économique des media très peu viable. Fort heureusement, l’Etat est venu en sapeur-pompier. Il a accru son budget de subvention et a décidé de payer directement les salaires des journalistes, et ce depuis le mois de juillet 2020. Une situation confortable certes en ces temps de profonde crise, mais qui suscite bien des interrogations sur l’indépendance de la presse et son avenir au-delà de cette subvention exceptionnelle … Dans ce contexte pandémique, plus de la moitié des éditeurs de journaux ont mis fin à l’impression de leurs titres se contentant de versions électroniques qui se fondent dans le débat des réseaux sociaux. Chemin faisant, ils ont compliqué la situation des imprimeries et de la société de distribution. Cette descente aux enfers de la presse ne date pas de la Covid, elle a débuté en 2011. Ses soubassements sont certes économiques, mais ils sont aussi politiques. Dans le monde entier, la Covid a fortement impacté la liberté d’expression. Elle a rendu le quotidien des métiers de la presse compliqué, et les gouvernements en ont profité pour faire main basse sur l’information, notamment en diffusant de la propagande officielle et des infox. Contrairement à bon nombre de pays comparables, le Maroc est engagé dans un projet démocratique qui fait la crédibilité de sa vision. Cette profonde crise de la presse remet sur la table le débat sur le rôle des media indépendants dans la construction d’un Etat de droit. Après avoir mis sous perfusion la presse indépendante pendant neuf mois, l’Etat compte stopper sa subvention ce mois d’avril 2021 avec toutes les conséquences possibles. Il est alors opportun de se demander comment la presse fera pour survivre dans les mois et années à venir. Et surtout quel est le modèle économique de ce quatrième pouvoir. Qu’on l’aime ou pas, la presse indépendante reste un anticorps nécessaire à la vie et à l’avenir de notre pays. Cela, l’Etat et les grandes institutions soucieuses des équilibres du système doivent le comprendre. Il y a quelques années, les cercles proches du pouvoir se sont fait l’écho d’un débat passionné sur le rôle de la presse indépendante dans la construction d’un Etat démocratique. Ce débat avait opposé deux mouvances. Ceux qui défendent mordicus une presse aux commandes» et l’importance de garder toutes les voix alignées sur le même astre … Fort heureusement il y avait aussi ceux qui voyaient dans la presse indépendante un mal nécessaire, un quatrième pouvoir essentiel malgré les multiples dérapages qui font partie de la pratique démocratique … Au-delà du geste bienveillant de payer les salaires des professionnels de la presse, les mois à venir nous diront quelles sont les vraies intentions du pouvoir à l’égard de cette profession. A l’Etat donc de clarifier sa position une bonne fois pour toutes. Il n’est pas question de subventionner éternellement les salaires de la profession, car cela risquerait de créer une situation à l’opposé de l’objectif recherché. Il est question de lui donner les moyens de son développement en toute indépendance. Si l’Etat tient à ce pouvoir comme le prévoit d’ailleurs la Constitution de 2011, il faut mettre en place le cadre juridique et fiscal adéquat à même d’assurer sa durabilité.
Dissertation: L’État est-il un mal nécessaire ? Introduction Sans aucun doute, chacun d’entre nous aimerait pouvoir faire ce qui lui plaît quand cela lui chante. Mais nos désirs
Imprimer Chantal JOUANNO, Sénatrice de Paris Prostitution, mal nécessaire ? Mythe du plus vieux métier du monde ? Réalité consubstantielle à toute société ? Le tabou du sujet recouvre cette vision erronée de la prostitution qui tend à perdurer dans notre société derrière des artefacts de liberté et du droit à disposer de son propre corps... L'état de notre droit n'a pas encore connu d'avancées majeures dépassant ce débat désuet. La principale question qu'il nous faut nous poser est celle de l'existence même de la prostitution, de son origine et de son existence sociale ; il n'y aura point d'avancée sans une réflexion majeure sur ce thème, relançant ainsi le débat sur la pénalisation des clients. La commission des affaires sociales du Sénat m'a chargée avec mon collègue Sénateur, Jean-Pierre Godefroy, de mener un travail d'analyse des enjeux sociaux de la prostitution qui permettra de nourrir notre réflexion de Législateur sur cet éternel débat. Je souhaite que nous ayons dans le cadre de cette mission l'ambition de répondre à la question centrale la prostitution est-elle inéluctable ? ». Nous devons étudier notamment les facteurs d'entrée et de maintien dans la prostitution et les outils de réinsertion sociale permettant d'en sortir. Nous nous attacherons à décrire les motifs psychologiques et sociaux à l'œuvre derrière la démarche des clients. Le terme prostitution » recouvre des réalités contrastées et diverses, souvent mal connues et appréhendées. Nous voulons comprendre la situation particulière dans laquelle se trouvent certaines personnes prostituées, notamment les mineurs, les étudiants, les personnes âgées, les étrangers en situation irrégulière et les transsexuels. Nous avons prévu de procéder à l'audition d'un grand nombre d'acteurs représentants d'associations, responsables politiques et administratifs, professionnels des secteurs de la santé et du médico-social, personnalités qualifiées, etc. Ces auditions seront complétées par des déplacements sur le terrain, en France et à l'étranger. Qu'il me soit permis d'espérer que la réflexion que nous mènerons au Sénat permettra un cheminement de la pensée où la prostituée puisse être considérée comme une victime. Si il est bien une situation dans laquelle les femmes disposent le moins de leur corps, c'est dans la prostitution. La vision que les prostituées sont libres, si elle est sans aucun doute confortable, voire même déculpabilisante pour notre société, n'en est pas moins fausse. La prostitution n'est ni un métier, ni un mal nécessaire. C'est une atteinte à la dignité humaine et c'est moins sous l'angle du moralisme que sous celui de l'égalité que la question doit, à mon sens, être traitée.
LÉtat : un bien nécessaire C'est un fait qu'historiquement l'histoire de la succession des régimes et des gouvernements semble n'être que l'histoire de l'inégalité, de la servitude Publié le 21 juil. 2022 à 1425Mis à jour le 8 août 2022 à 1551L’inflation est aujourd’hui est au cœur des grandes orientations économiques mondiales, elle préoccupe les gouvernements, les Etats, au point de mettre en danger les plus fragiles financièrement. Omniprésente dans les discussions politiques, l’inflation est aussi au centre de débats entre spécialistes, objet d’oppositions entre les "faucons", partisans de l’orthodoxie monétaire et les "colombes", qui plaident pour un plus grand soutien à l’économie, elle rythme et rythmera encore de longs mois notre quotidien. Jusqu’à la première moitié de l’année 2023 si l’on en croit les prédictions du Gouverneur de la Banque de France lors d’un entretien aux Echos ».L'inflation bouleverse également les équilibres sociaux, comme en Allemagne, où elle menace désormais la cohésion du pays. Dans ce dossier, Les Echos » vous proposent une sélection de textes de nos meilleurs contributeurs pour comprendre et analyser les enjeux économiques, politiques et sociaux d’une notion aux multiples facettes, désormais inhérente à notre vie quotidienne.
Étatde Santé : L’expérimentation animale : un mal nécessaire ? L’expérimentation animale a permis des avancées thérapeutiques significatives mais aujourd’hui, elle révolte de plus en plus l’opinion publique. Sous la pression citoyenne, l’Union européenne a interdit en 2004 l’utilisation d’animaux dans le cadre de la
Tom Cotton a notamment dans son viseur un programme s'enseignement de l'histoire de l'esclavage aux États-Unis. Tasos Katopodis via Getty Images Tom Cotton, le sénateur de l'Arkansas Tasos Katopodis via Getty Images ÉTATS-UNIS - Des propos qui ne devraient pas apaiser les tensions dans l’Amérique de Trump, où se poursuivent depuis la mort de George Floyd les manifestations contre le racisme et les violences policières. Le sénateur de l’Arkansas, Tom Cotton, a été à l’origine d’une nouvelle déclaration polémique ce dimanche 26 juillet dans une interview donnée à un journal local. Il évoquait alors notamment la façon dont l’esclavage devrait être selon lui enseigné à l’école. “Nous devons étudier l’histoire de l’esclavage et son rôle et son impact sur le développement de notre pays, car sinon nous ne pouvons pas comprendre notre pays. Comme l’ont dit les pères fondateurs, c’était un mal nécessaire sur lequel l’union a été construite”, a-t-il déclaré avant d’ajouter “L’union a été construite de manière, comme l’a dit Lincoln, à mettre l’esclavage sur la voie de son extinction ultime”. Selon lui, au lieu de dépeindre l’Amérique comme “un pays irrémédiablement corrompu, pourri et raciste”, il devrait être considéré “comme une terre imparfaite avec ses défauts”, comme “le pays le plus grand et le plus noble de l’histoire de l’humanité”. De la “propagande gauchiste” Cette déclaration intervient alors que Tom Cotton soutient en ce moment un projet de loi visant à limiter les fonds des écoles qui enseignent un programme lié au Projet 1619, relatent nos confrères du HuffPost US. Ce projet, qui fait référence à l’année où des esclaves africains ont été envoyés aux États-Unis, est en fait une série de textes écrits par des rédacteurs du New York Times et qui examinent l’histoire américaine de l’esclavage à l’aune de son rôle critique dans la construction du pays. Selon Cotton, ce projet n’est autre que de la “propagande de gauchistes” qui distille de la “pourriture anti-américaine” dans l’esprit des élèves. Ces déclarations ont suscité de nombreuses réactions outre-Atlantique, et notamment celle de Nikole Hanna-James, directrice du projet 1619, mais aussi le sénateur de l’Oregon, Jeff Merkley, ou même encore le rappeur Ice Cube. “Si l’esclavage des biens mobiliers - l’esclavage héréditaire, générationnel, permanent, fondé sur la race où il était légal de violer, torturer et vendre des êtres humains à des fins lucratives - était un mal nécessaire’ commeTomCottonAR le dit, il est difficile d’imaginer ce qui ne peut pas être justifié quand la fin justifie les moyens”. “Le mal nécessaire” suggère que l’esclavage en valait la peine. Des millions de Blancs ont atteint la prospérité, alors c’est normal que des millions de Noirs aient été achetés, vendus, violés, fouettés? Permettez-moi d’être clair, l’esclavage n’était nécessaire dans aucun contexte - et le mal absolu dans tous les contextes”. “Tom Cotton est un “mal non nécessaire”″ Le sénateur de l’Arkansas a beau estimer que les journalistes du New York Times n’ont pas le droit d’enseigner l’Histoire à des enfants, cela ne l’a pas empêché d’y publier une tribune polémique début juin. Il y proposait d’envoyer l’armée sur les manifestations qui ont suivi la mort de Georges Floyd. L’article a été largement critiqué, déclenchant une vague d’indignation de la part d’employés du journal, pointant notamment des informations erronées. La publication s’est ensuite excusée, affirmant que l’article était en dessous de ses normes éditoriales, mais le rédacteur en chef James Bennet a alors démissionné. À voir également sur Le HuffPost Aux États-Unis, interpellée parce qu’elle menaçait d’une arme une femme noire qui la filmaitLEtat est il un mal nécessaire ? I /Les raisons de l’apparition de l’Etat Le rejet de l’aristocratie et le désir de démocratie L’apparition de l’individu grâce à la liberté et N'oubliez pas de cliquer sur les liens des différentes problématiques, afin d'accéder à un choix de textes relatifs à cette problématique particulière. Avertissement Les textes proposés ici étaient, pour beaucoup, susceptibles d'être classés dans plusieurs problématiques. Nous avons cependant choisi de ne les faire apparaître qu'une seule fois, c'est pourquoi il ne faut pas hésiter à explorer toutes les problématiques, afin de trouver un texte vous intéressant. I. Qu'est-ce que l'État ? - L'Etat est-il l'objet essentiel de la théorie politique ? 2. L'essence de l'Etat 3. Etat et gouvernement II. Quelle est la fonction de l'État ? à quoi sert l'État ? - L'État est-il un mal nécessaire ? - L'Etat est-il plus à craindre que l'absence d'Etat ? - Peut-on se passer de l'État ? - Doit-on tout attendre de l'État ? - Peut-on dire avec Hölderlin que Ce qui fait de l'Etat un enfer, c'est que l'homme a voulu en faire son paradis. » ? 1. Assurer le bien commun et en premier lieu la sécurité des citoyens... - La recherche du bien commun est-elle le fondement et la limite de la souveraineté de l'Etat ? - L'intérêt de l'Etat coïncide-t-il avec le bien commun ? - La raison d'être de l'État est-elle de garantir la sécurité du citoyen ? - Le rôle de l'Etat est-il de faire régner la justice ? - Peut-on concevoir la justice sans l'Etat ? - L'Etat a-t-il pour but de maintenir l'ordre ou d'établir la justice ? - La justice ne relève-t-elle que de l'Etat ? - L'État doit-il viser le bonheur des individus ? III. L'individu, la société, le citoyen, dans leur rapport à l'État 1. Le citoyen et l'État Les dangers du despotisme - Faut-il distinguer le citoyen dans l'Etat et l'individu dans la société ? - L'État doit-il éduquer les citoyens ? - L'Etat a-t-il besoin de la mémoire des citoyens - L'Etat est-il l'ami ou l'ennemi de l'individu ? - Est-il dans la nature de l'Etat de refuser les différences ? - L'Etat a-t-il, selon vous, un rôle à jouer dans la vie privée ? - L'Etat peut-il assurer à la fois la liberté et la sécurité des individus ? - Peut-on reconnaître un droit de révolte contre l'Etat ? - L'État est-il l'ami de tous en même temps que l'ennemi de chacun ? 3. La société et l'État - Une société peut-elle se passer d'État ? - Peut-on se passer de l'État ? - Peut-on penser une société sans État ? - Peut-il y avoir une société sans Etat ? IV. Le pouvoir de l'État et ses limites - Par quelles voies un Etat peut-il exercer sa souveraineté ? - À quelles conditions le pouvoir de l'Etat est-il légitime ? a. Nos devoirs envers l'Etat - Que devons-nous à l'État ? 2. Les limites du pouvoir de l'Etat - Faut-il accorder le moins possible à l'Etat ? - Pour limiter le pouvoir de l'Etat, peut-on s'en remettre à l'Etat ? - Le pouvoir de l'Etat est-il facteur de liberté ou d'oppression ? - Pourquoi l'État devrait-il limiter son pouvoir ? - L'État doit-il être sans pitié ? - Pourquoi l'union du droit et de la force dans l'État est-elle un problème ? - La violence exercée au nom de l'État est-elle fondamentalement différente de toutes les autres formes de violence ? - La morale relève-t-elle de la compétence de l'État ? a. L'État est-il au-dessus des lois ? - L'État est-il au-dessus des lois ? - Un gouvernement peut-il légitimement, dans certaines circonstances, agir à l'encontre des lois ? - L'État a-t-il tous les droits ? b. La conception libérale de l'État 3. La critique de l'État 4. La "raison d'État" - L'emploi du mot raison » est-il légitime dans l'expression la raison d'Etat » ? - Y a-t-il vraiment une Raison d'Etat » ? - Peut-on subordonner les Droits de l'homme à la raison d'État ? - La Raison d'État » peut-on tout justifier en son nom ? - Un gouvernement peut-il légitimement, dans certaines circonstances, agir à l'encontre des lois ? 5. État et violence - La violence exercée au nom de l'État est-elle fondamentalement différente de toutes les autres formes de violence ? a. L'Etat naît de la violence - Pourquoi respecter l'autorité de l'État ? - L'État n'impose-t-il l'obéissance que par la force matérielle ? - Est-il légitime de faire prévaloir les exigences de la conscience sur celles de l'État ? - L'obéissance à l'État est-elle toujours une obligation ? - L'État peut-il exiger de chacun qu'il travaille ? VI. État et liberté - Peut-on affirmer que la force de l'État fait la liberté des citoyens ? - Le pouvoir de l'Etat est-il facteur de liberté ou d'oppression ? - Qu'est-ce qu'un Etat libre ? - L'Etat restreint-il la liberté individuelle ? - L'autorité de l' État est-elle compatible avec la liberté des individus ? - La fin de l'Etat est-elle la liberté ? - L'Etat est-il l'ennemi de la liberté ? - La liberté est-elle possible sans un État pour la défendre ? - Serions-nous plus libres sans État ? - Serions-nous libres sans État ? 1. La philosophie anarchiste 2. Le despotisme 3. L'Etat et la liberté d'opinion - Un État démocratique doit-il tolérer toutes les opinions ? - Une religion d'Etat est-elle possible ? Date de création 03/05/2006 1739 Dernière modification 22/12/2020 1537 Catégorie Page lue 18822 fois
Ilest possible pour chacun de mettre en place un format qui est innovant avec un état des lieux rapide et du dialogue ou chacun peut s’occuper d’une partie puis inverser ensuite. En effet entre l’entrant et le sortant du logement, il y a quelques jours de battement pour procéder à cet état des lieux nécessaire et réglementé par loi.
SHERBROOKE, Qc – Le gouvernement Couillard traite l’État québécois comme s’il s’agissait d’un mal nécessaire», selon le chef péquiste Pierre Karl Péladeau. Ce gouvernement est obsédé par le démantèlement de l’État, comme en font foi les offres salariales à ses employés et les compressions dans les services publics, a estimé M. Péladeau, à l’ouverture du conseil national du Parti québécois, qui se tient tout le week-end à Sherbrooke. D’abord en point de presse, puis au cours d’une allocution de plus d’une demi-heure, se posant en grand défenseur de l’État, il a déploré la propension du gouvernement Couillard à dévaloriser le secteur public et à démolir le modèle québécois». Il s’en est pris particulièrement à celui qui mène les négociations pour le gouvernement, le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, qui considère l’État comme un mal nécessaire». Pour appuyer son argumentaire, M. Péladeau, qui en est à son premier conseil national à titre de chef, citait en exemple le dernier sondage Léger-Le Devoir-Journal de Montréal, publié samedi, indiquant une hausse du taux d’insatisfaction des Québécois à l’égard du gouvernement. On apprend que 64 pour cent d’entre eux jugent que Québec gère mal les négociations actuelles avec les syndicats du secteur public. De plus, 51 pour cent appuient la position syndicale, contre 28 pour cent qui se rangent derrière le gouvernement. Cependant, ce rejet des positions gouvernementales ne se traduit pas par une hausse des intentions de vote pour le Parti québécois, qui stagne à 32 pour cent, contre 35 pour cent pour les libéraux de Philippe Couillard. A ce propos, M. Péladeau a dit qu’il souhaitait étendre le rayonnement du PQ et se rapprocher des non-francophones. Son équipe fera donc un effort accru dans les années à venir pour multiplier les rendez-vous» avec les anglophones, immigrants et citoyens des communautés culturelles, une partie de la population traditionnellement peu portée à joindre les rangs souverainistes. Cela m’apparaît essentiel pour faire en sorte de réaliser notre pays», a commenté M. Péladeau, à la recherche d’une majorité de Québécois favorables au Oui». Que ce soit la communauté anglophone, la communauté congolaise, la communauté haïtienne, toutes les communautés doivent entendre le message», a renchéri la députée d’Hochelaga-Maisonneuve, Carole Poirier, qui fait partie, avec ses collègues Maka Kotto et Pascal Bérubé, du comité chargé par le chef de bâtir des ponts avec les non-francophones. Contrairement à l’idée répandue, l’option souverainiste, ça pogne» auprès de différentes communautés, selon elle. On repart cette machine-là», a ajouté Mme Poirier, déterminée à vendre notre projet de pays». Quand un journaliste anglophone lui a demandé, en anglais, de décrire le mandat du comité, Mme Poirier a répondu, en français Je ne le fais pas en anglais», avant de tourner les talons. Le conseil national regroupe quelque 350 personnes dont l’exécutif, les députés, les présidents d’associations des 125 circonscriptions et présidents régionaux qui veulent définir de meilleurs outils de promotion de la souveraineté au cours du week-end et préparer le terrain du prochain congrès des membres, qui devrait avoir lieu l’an prochain et aborder plus directement la délicate question du processus d’accession du Québec à la souveraineté.
Rassemblantplus d’une centaine d’écoles de management et d’ingénieurs en France, l’enseignement supérieur privé accueille aujourd’hui près d’un étudiant sur cinq.Ses effectifs
Sur quels sujets traitant de l'Etat êtes-vous susceptibles de tomber lors de votre examen de philosophie ? Par Olivier Rédigé le 12 juillet 2010 1 minute de lecture Chapitres Dissertation Autre La plateforme qui connecte profs particuliers et élèves Vous avez aimé cet article ? Notez-le ! Olivier Professeur en lycée et classe prépa, je vous livre ici quelques conseils utiles à travers mes cours ! 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LEtat Est Il Nu Mal Necessaire. un désir de conquête, l’homme qui possède le pouvoir devient un prince, dont les modalités d’exercice du pouvoir diffèrent selon les principautés : Si la principauté est héréditaire : les coutumes instaurées reposent sur la raison et la mémoire. Cet Etat ne connait pas la violence car il est
Le personnage Thomas HOBBES est né en 1588 dans une famille de commerçants de la moyenne bourgeoisie. Il a étudié à Oxford 1, pour devenir, dès l’âge de vingt ans, le précepteur du fils du Comte de Devonshire, futur Prince de Galles. Hobbes restera attaché à cette famille jusqu’à sa mort, en 1679, à l’âge de 91 ans. Entre 1629 et 1649, Thomas Hobbes effectue plusieurs voyages sur le continent. Lors d’un passage à Florence, il aurait rencontré Galilée, lequel l’aurait encouragé à appliquer ses idées à la politique. De toutes les personnalités savantes qu’il aura fréquentées, c’est vers Gassendi, le Père Mersenne, et son compatriote le Docteur William Harvey, qui a mis en évidence la circulation du sang, qu’ira l’admiration de Th. Hobbes. Formé à la littérature scientifique et philosophique Hobbes rédige, en 1640, son premier traité de philosophie politique Éléments de la loi naturelle et politique. L’ouvrage, qui traite de la nature humaine, de philosophie morale et politique, circule sous le manteau. L’Angleterre connaît alors des heures sombres. Hobbes, sentant la guerre civile, s’exile en France, où il se fait une belle réputation, dès 1642, avec son De Cive. À vouloir démontrer la quadrature du cercle, sa mathématique passe pour être fantaisiste. Il ne sera pas plus heureux avec la physique, où contrairement à Pascal et à Newton, Hobbes considère qu’il n’y a pas de vide dans la nature. Ce thème lui vaudra une sévère querelle avec le Collège Royal. À Londres la révolte éclate. On reproche au roi Charles de dilapider les impôts qu’il prélève. Le souverain n’aurait-il de comptes à rendre à personne ? Le parlement n’est pas d’accord. Charles 1er est décapité en 1649. Hobbes, qui a le mal du pays rentre alors en Angleterre, où Cromwell a le pouvoir. Les royalistes exilés en France, craignant la confiscation de leurs biens, rentrent aussi au pays. La restitution des biens est conditionnée par une taxe ! On n’a rien sans rien. Charles II monte sur le trône en 1651, année de la publication du Léviathan, dans lequel Hobbes tente, entre autres, de répondre à la question "qu’est-ce que l’État ? Pourquoi lui obéir " Hobbes continue de manifester de l’intérêt pour la géométrie, la politique, et l’optique où, dit-on, il a échoué. C’est cependant oublier que Hobbes a établi le théorème de la réfraction de la lumière, ce qui n’est pas la moindre des affaires. En revanche il est très fier de sa morale et de sa politique. Il prétend avoir fondé la science politique avec le De Corpore, bien que soit acquise sa réputation d’écrivain politique avec le De Cive. En 1666, le Léviathan, jugé trop critique sur le plan religieux, est condamné en Angleterre. On accuse Hobbes d’être athée, bien qu’il soit attaché à l’Église anglicane. Certains l’ont rangé parmi les “matérialistes”, au point qu’il arrive qu’Hobbes soit aujourd’hui considéré comme le précurseur, avec Spinoza, du matérialisme marxiste. Ses thèses font scandale. Descartes lui reproche d’être en faveur de la monarchie, de penser que les hommes sont foncièrement méchants. Hobbes passe aussi pour un plagiaire 2. On lui reproche enfin sa vision pré-totalitaire du pouvoir, et on l’affecte du doux adjectif de “monstrueux”. Hobbes fonde sa philosophie sur un principe matérialiste mécaniste 3 Hobbes, doté d’un esprit méthodique et systématique, fait une observation mécaniste de la nature. L’homme, selon lui, est soumis à un comportement déterministe soutenu par le matérialisme mécaniste. Les émotions, les volontés, les instincts, les passions sont déterminés mécaniquement. Aussi la vie psychique de l’homme exclut-elle tout libre arbitre. Comme tous les empiristes Hobbes pense que les sensations sont la source de la connaissance et la garantie de la certitude. Le XVIIe siècle connaît beaucoup d’auteurs au savoir encyclopédique, parmi lesquels on distingue les rationalistes, qui pensent qu’on peut débarrasser l’esprit des sens, comme Descartes, des empiristes, parmi lesquels se rangent Hobbes, Locke, Berkeley, Bacon. Pour Hobbes la pensée a un sujet c’est le corps qui pense, alors que pour Descartes la chose pensante est irréductible. Hobbes, n’accorde de considération ni à l’esprit ni à l’âme. Il explique que les phénomènes de la nature peuvent être expliqués par le langage des mathématiques. La nature devient tout à coup intelligible 4. La physique, contrairement à l’alchimie, est appelée Philosophie de la nature, science théorétique selon Aristote qui, en l’absence de théologie 5, l’eut retenue comme Philosophie première. Hobbes est-il nominaliste ? Leibniz l’a prétendu. Le sujet s’est assuré une belle carrière, tant les querelles ont été rudes depuis Boèce. Ou les concepts sont des mots, ou bien ce sont des réalités. On appelle nominalistes ceux qui tiennent les universaux pour des mots, et réalistes ceux qui tiennent les universaux pour des réalités en soi. La question des universaux se tient comme un volcan en sommeil jusqu’au XIè siècle, réveillée par Guillaume de Champeaux obligé de croiser le fer avec Abélard qui démontrait que les universaux sont tout juste des mots. Hobbes incline en effet vers une doctrine nominaliste. Cependant sa thèse prétend que le réel est évident, et que le réel est fait de mouvements et de corps. Cette évidence naturelle donne du sens à la raison qui a la capacité de manipulation des noms. Ces noms ne sont pas n’importe quoi. Là-dessus s’établit un dialogue de sourds entre Hobbes et Descartes dans lequel s’exprime la part de réalisme de la pensée de Hobbes. L’état de nature de l’homme 6 C’est précisément à partir d’une philosophie rigoureusement mécaniste que Thomas Hobbes développe sa conception de la nature humaine. L’homme à l’état de nature est un individu jaloux de sa distinction. La rivalité, la méfiance et la fierté, qui manifestent un souci extrême du profit, de la sécurité et de la réputation personnelles sont les passions nécessaires de tout un chacun. La conduite de l’homme résulte d’un jeu de forces mécaniques et d’une soumission aux passions, lesquelles le tiraillent au point que l'homme devient à la fois source et objet de violence. Il cherche à se rendre maître d’autrui, à le conquérir par la violence ou par la ruse. Cet état de nature sans droit règne en cohabitation avec le désir permanent de l’homme de disposer d’une certaine sécurité, et la nécessité d’échapper à la mort. Car dès lors qu’il s’autorise à être violent il s’offre du même coup à la violence d’autrui. Une autre passion limite l’homme, selon Hobbes, c’est la peur de la mort. Il dit que sa mère a enfanté deux jumeaux “moi-même et la peur.” Hobbes envisagerait-il l’homme comme a-sociable, voire comme on l’a dit “méchant” de nature ? En tout cas les hommes ne sont pas faits pour vivre ensemble. Il fait sienne la formule “L’homme est un loup pour l’homme”. Sa lecture du droit naturel est une lecture physique. Les hommes seraient dotés d’une force qui leur permettrait de vivre selon cette force. Pour Hobbes ni la méchanceté ni la bonté ne peuvent prévaloir sur la décision de ce qui est bien ou de ce qui est mal. L’homme est innocent. Mais si l’on laisse libre cours à sa nature, on aboutit à une situation impossible. Chacun promeut son intérêt personnel, y engageant sa force, mû par ses désirs. D’où l’état de guerre conséquent. Cet état-nature est le produit de la passion des hommes. Pour Hobbes comme pour Spinoza, l’état de nature est lieu de lutte pour la survie. Ainsi est justifié le primat de la sécurité. La liberté vient en second. Ce que Rousseau contestera "la vie ne vaut rien s’il n’y a pas la liberté". De la liberté et de la sécurité quelle est la valeur inaliénable principielle ? Si Rousseau déclare que c’est la liberté — “La liberté ou la mort!”—, Hobbes donne le primat à la sécurité, à la vie. Devant cette alternative, La Boétie présente l’esclave, qui peut n’avoir pas envie de se révolter, et préfère se réfugier et assurer sa sécurité dans l’aliénation 7. La dialectique de la nature humaine se construit sur deux passions la domination de l’autre, et la préservation de sa propre existence. Ces deux antithèses peuvent-elles déboucher sur une sphère de conciliation ? Hobbes, en tout cas, s’attache à résoudre cette contradiction. De la nécessité de l’État Il faut sortir au plus vite de l’état de nature. Le droit naturel doit disparaître dans le droit positif enraciné dans la puissance de l’état. Et parce que l’homme privilégie la vie, la sécurité devra donc être la finalité principale de l’action politique 8. On attend du souverain qu’il garantisse la sécurité. Contrairement à la situation irrationnelle de la nature de l’homme, l’État est construction rationnelle. Comment ? Ici intervient la science moderne. Hobbes applique à la lettre le principe de Galilée. Celui-ci prétend qu’après avoir lâché du haut d’un balcon deux corps de masses différentes, ces deux corps tombent en même temps 9 . Tout le monde s’étonne. Galilée a imaginé les corps dans le vide. Donc il fait une expérience de pensée, abstraite. Hobbes applique cette expérience aux hommes. Tous les hommes, comme tous les corps qui chutent, sont égaux “Le plus faible a toujours assez de force pour tuer le plus fort” 10. Autrement dit, le plus fort n’est jamais assez fort pour demeurer invariablement le maître. Devant la mort tous les individus sont égaux. Et si de l’appétit humain de domination procède la violence et la peur de la mort violente causée par autrui, il faut une loi qui préserve la vie, en inspirant aux hommes un contrat aboutissant à la fondation de la société civile et de l’État. Si l’on veut la paix, et assurer, préserver, garantir sa vie, sa propriété, sa sécurité, sa liberté, alors il faut devenir citoyen d’un État. Au droit de nature Hobbes substitue une loi de nature. Qu’est-ce que cela signifie ? Les hommes délaissent leur droit de nature, par un consentement mutuel et général. Ils le transfèrent en quelque sorte, à un souverain individu ou assemblée auquel ils délèguent le pouvoir politique en leur nom. L’État ne se présente plus, comme chez Aristote qui voyait en l’État le prolongement de la nature humaine 11, mais comme une construction artificielle et rationnelle des hommes. La souveraineté se trouve légitimée par la décision libre d’une délégation. Elle a toutes les raisons d’être absolue. L’essence du pouvoir, pour Hobbes, est d’être absolu. Comment l’État peut s’assurer d’un pouvoir absolu ? Le Léviathan devra s’adjoindre la plus grande puissance 12, celle qui est formée par le transfert des puissances individuelles. La puissance que s’adjoint le Léviathan est fondée sur le nombre. Et aussi sur la reconnaissance. Aussi convient-il de faire valoir ses qualités. La puissance d’autrui peut s’inféoder à la puissance régnante et l’accroître. Telle est la théorie de l’individualisme possessif qui réduit l’homme à n’être qu’une marchandise dont il s’agit de déterminer le prix, et dont les amis ne sont que des moyens d’appoint destinés à servir. Hobbes fait de la scène du monde un théâtre que l’état civil n’annihile sans doute pas. L’État assure la sécurité, l’ordre. Il est la source unique de la loi. Conclusion Hobbes établit une théorie rationnelle du pouvoir politique fondée sur la nature humaine. Il rompt avec la théorie de la souveraineté d’origine théologique 13. Hobbes aura jeté, avec Machiavel, les bases de la science politique moderne, en établissant une théorie rationnelle du pouvoir. De la définition de l’État 14 Hobbes tente de produire une définition de l’État “à la manière dont les géomètres produisent la définition d’un objet” 15. Il s’agit d’abord de déterminer les conditions formelles de l’État. Les conditions qui font que l’État est ce qu’il est étant connues, il reste à construire l’État. La génération de l’État consiste à établir, à la faveur d’une convention entre les individus, une puissance commune. “Ce qui revient à dire désigner un homme, ou une assemblée, pour porter leur personne” 16. Ce représentant est souverain. Souverain d’une multitude unie en une personne. C’est cette union qui constitue l’État. Telle est la cause formelle, au sens aristotélicien, de l’État. “Telle est la génération de ce grand Léviathan ..., de ce dieu mortel” 17. On le constate, Hobbes définit l’État comme “une personne une, dont les actes ont pour auteur ... chacun des membres d’une grande multitude, afin que celui qui est cette personne puisse utiliser la force et les moyens de tous comme il l’estimera convenir à leur paix et à leur défense commune.”18 La construction de la figure fondamentale de la géométrie politique repose ainsi sur la souveraineté d’une personne artificielle ayant le pouvoir d’agir au nom de tous 19 , comme puissance d’État issue de la convention passée entre les individus, dont la diversité des intérêts et leur opposition est plus forte que la sociabilité du genre humain. Force est donc d’obéir. Ni parlementaire, ni religieux, le souverain est doté d’un pouvoir absolu sur les hommes qui doivent renoncer à tous leurs droits 20. Le pouvoir du souverain s’étend sur tous, sur toutes les institutions, y compris l’autorité ecclésiale. S’il y a une religion Hobbes envisage qu’elle soit d’État. Ainsi doit-elle être assujettie à la volonté du pouvoir absolu du souverain. “Tout un chacun est son sujet.” Légitimité du souverain Hobbes invente la théorie de l’obligation. Le souverain est une “personne”, fictive, et comme le masque romain de théâtre, le souverain parle au nom de l’ “auteur”, c’est-à-dire au nom de ceux auxquels il garantit l’ordre. L’État est la représentation fidèle de la volonté des individus, telle qu’elle se dégage du contrat qu’ils passent entre eux21. Les hommes doivent s’engager les uns vis-à-vis des autres au profit d’un tiers. Le souverain doit être au-dessus des lois. Hobbes élabore un contrat de soumission —monarchiste—, par lequel l’aliénation intégrale du droit des sujets les soumet à un pouvoir du souverain illimité. L’unité du souverain fait l’unité du peuple. Et “il n’y a pas sur la terre de pouvoir auquel on peut le comparer” 22. À l'opposé, Rousseau, élaborera un contrat de type démocratique tous donnant à tous, c’est le peuple qui est souverain 23. Le souverain n’est ni l’expression du droit divin, ni le cadre naturel de la vie communautaire, mais le produit des individus qui ont voulu se donner un représentant. Kant s’inspirera de la doctrine de Hobbes pour dire que le peuple n’est constitué comme tel, comme instance de décision unifiée, “volonté universellement législatrice”, que par l’institution du souverain. Ce sont ces individus qui, par leur vote désignant le souverain, l’autorisent dans toutes ses actions et ses jugements comme si ces actions ou ces jugements étaient ceux des individus qui l’ont désigné. Dès lors la forme de gouvernement est inattaquable. Les “sujets” n’y peuvent plus rien changer. Il sont comme prisonniers d’une geôle qu’ils ont édifiée, en vue, rappelons-le, d’assurer leur sécurité. Car le rôle du souverain se maintient dans la recherche de la paix et du consentement entre tous. L’État doit permettre aux citoyens d’agir dans la tranquillité. Chacun reconnaît la nécessité pour l’État de constituer la puissance commune capable de faire face à l’insécurité qui résulte immanquablement du caractère pluriel de la condition humaine qui met en évidence la tension permanente entre les intérêts particuliers et l’intérêt général. On ne s’étonnera pas de l’intérêt de Marx pour l’importance accordée par Hobbes à la réalité du rapport des forces. Le souverain est juge et censeur. Il donne des ordres à la multitude des individus qui, sans lui, ont entre eux des relations en désordre. Il n’est tenu par aucune obligation contractuelle. La souveraineté absolue est la condition de l’unité et de la paix civiles, quel que soit le régime de gouvernement. Le souverain ne peut être destitué, sinon par lui, ce qui est absurde, puisque le souverain est seul juge. Il dispose d’une totale immunité. Elle lui est attachée par nature, comme par nature il dispose du droit d’établir des règles, de faire la guerre, de choisir ses conseillers 24. Le pouvoir étant absolu, la révolution ne peut être qu’illégitime. Sa doctrine aboutit logiquement à l’absolutisme. Principal théoricien, avec Locke, de l’État au XVIIe siècle, il se distingue radicalement de ce dernier, lequel, à l’instar des libéraux, met la liberté au centre de sa construction, une liberté qui veille aux conditions d’obéissance au souverain, ce qui justifie qu’un parlement contrôle le pouvoir et la puissance de la souveraineté. Si distincts qu’ils se présentent à nous, Hobbes et Locke ont en commun d’avoir voulu concevoir l’État sur des fondements empiriques. Hobbes, pour sa part, aura édifié une théorie rationnelle du pouvoir fondée sur une nature humaine somme toute réduite, incapable de dépasser son assuétude aux passions qui l’animent. Gérard LEROY 1 où l’apprentissage du grec et du latin lui permettront de traduire L’Histoire de la Guerre du Péloponnèse, de Thucydide. 2 cf. Lettre au P. Mersenne du 4 mars 1641, sur les relations entre Descartes et Hobbes. 3 Une chose qui pense est, selon Hobbes, quelque chose de corporel. cf. Thomas Hobbes, De la nature humaine, chap. XI, § 4-5. 4 cf. Galilée, L’Essayeur, 1628. 5 Le mot théologie a été inventé par Platon, au Livre II de la République, n° 379 “Quels sont les modèles théologiques qu’il faut suivre ?” 6 Thomas Hobbes, Léviathan, Gallimard, coll. Folio Essais, 2001, chap. 13, pp. 220-228. 7 La Boétie, Le discours de la servitude volontaire, Payot. 8 Pour T. Hobbes, un des moteurs de la vie , c’est la mort. 9 ce qu’a vérifié Neil Armstrong dans les conditions du vide lunaire, pour les télévisions du monde. 10 T. Hobbes, Léviathan, Gallimard, coll. Folio, chap. 13, p. 220. 11 pour Aristote, l’homme est en quelque sorte “normé” par la Cité. 12 Au chapitre X du Léviathan , Hobbes distingue la puissance potentia, comme capacité à faire, du pouvoir potestas qui traduit la permission de faire. T. Hobbes, op. cit., chap. 10, p. 170ss. 13 L’idée d’un fondement laïque du pouvoir, et donc de l’État, apparaît chez Grotius, Le Droit de la guerre et de la paix, trad. J. Barbeyrac, Amsterdam, Pierre de Coup, 1729, pp. 64-68. 14 T. Hobbes, op. cit., chap. 17. 15 id., chap. 17, p. 281, note 1. 16 id., chap. 17, p. 287. cf. aussi chap. 18, p. 293. 17 id., chap. 17, p. 288. 18 id., chap. 17, p. 288-289. 19 C’est cette union de la multitude et de l’unité que symbolise la couverture originale du Léviathan. 20 “abandonner un droit ... c’est se défaire de la liberté qu’on a d’empêcher un autre de profiter du droit qui est le sien sur cette même chose.” T. Hobbes, op. cit., chap. 14, p. 232. 21 T. Hobbes, op. cit., chap. 14, pp. 220-228. 22 voir la description du monstre Léviathan dans le libre de Job. 23 David Hume pointera avec cynisme le caractère égoïste des contractants, émettant un doute sur le bien-fondé des contrats. 24 T. Hobbes, op. cit., chap. 18, pp. 290-304.Laquestion est doublement biaisée : En réalité, l'Etat n'est pas nécessairement un mal (l'Etat providence par exemple). Et l'Etat n'est pas non plus nécessaire à toute société : 403 ERROR The Amazon CloudFront distribution is configured to block access from your country. We can't connect to the server for this app or website at this time. There might be too much traffic or a configuration error. Try again later, or contact the app or website owner. If you provide content to customers through CloudFront, you can find steps to troubleshoot and help prevent this error by reviewing the CloudFront documentation. Generated by cloudfront CloudFront Request ID SpLxgVGy-WY-67qcq2vC8HDFsU6qhh1Wt5ItYilF7nC_df3iok0iNg==LÉtat n'est pas du tout un pouvoir imposé du dehors de la société ; il n'est pas davantage « la réalisation effective de l'idée morale », « l'image et la réalisation de la raison », comme Doit-on abolir L’Etat L’histoire a été marquée par des interrogations sur la place de l’Etat, sur son rôle politique et social. L’Etat se définit par un ensemble d’administration, d’institutions censées régler la vie en société par l’instauration de lois pour éviter que les hommes ne se nuisent entre eux. L’Etat est donc certes un bienfait pour l’homme mais il constitue également unecontraint. Est-ce à dire que l’Etat est un mal nécessaire ? Il s’agit donc ici d’articuler les notions de moralité, que l’on peut définir comme science du bien, et de la politique qui est l’art de gouverner la cité antique ou l’Etat moderne aujourd’hui. L’Etat est-il nécessaire ? En quoi peut-il constituer un mal pour l’homme ? De là, peut-on en déduire que c’est cette part » mauvaise » de l’Etat qui estnécessaire, ou n’est-ce pas plutôt un autre de ses aspects qui l’est ? Nous sommes donc amenés à nous interroger sur la » légitimité » de l’accomplissement du mal par l’Etat. Ne peut-on pas concevoir un type d’Etat qui répondrait à cette nécessité tout en évitant le mal ? Il faudra donc, dans un premier temps, s’interroger sur ce qui peut rendre la mise en place d’un Etat nécessaire ; puis, dansun second temps, nous verrons dans quelle mesure l’Etat peut être jugé bon ou mauvais et quelle est alors sa légitimité. Enfin, nous nous pencherons sur les conditions de possibilité d’un Etat sans mal, ou du moins d’un Etat qui s’éloignerait du mal. L’analyse de la nature humaine permet de justifier ou non la mise en place d’un Etat. Toutefois, les caractéristiques de l’homme à l’état denature diffèrent selon les philosophes qui les étudient. Cela aboutit-il pour autant à des conceptions différentes quant à la mise en place d’un Etat ou quant à la forme prise par celui-ci ? Pour Aristote, L’homme est un animal politique, autrement dit, l’homme ne peut se concevoir que dans le cadre de la société. Pour les Anciens, le monde suit une hiérarchie, un ordre naturel. L’essence précèdel’existence et chacun a une place dans le monde qui lui revient selon sa nature. Le mal, la violence procède par conséquent d’une atteinte à cet ordre. L’Etat apparaît alors nécessaire pour faire respecter cet ordre naturel qui garantit la paix. Bossuet, un peu plus tard, propose une vision analogue de l’Etat à ceci près que cet ordre naturel est d’origine divine. Dans les deux cas, l’Etat estlégitimé par une transcendance la nature ou Dieu, ce qui s’oppose aux théoriciens du » contrat social » selon lesquels l’Etat tire sa légitimité de la société elle-même, de la nature de l’homme. Il relève donc d’une décision des hommes, il est institué. En effet, Rousseau explique dans son Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes 1755 que l’homme est à l’état de natureun être amoral qui vit seul. La non-satisfaction de ses besoins par la nature l’amène alors à constituer une société. Ainsi, la société serait une provocation et non une vocation comme le sous-entend Aristote. Avec cette société apparaissent les passions, les rivalités et les conflits entre les hommes. L’instauration d’un Etat législateur devient alors nécessaire. Pour Hobbes Le Léviathan,l’homme est un loup pour l’homme. En effet, l’homme a selon lui une propension naturelle à faire le mal et l’état de nature est un état de guerre permanente. L’Eta apparaît alors comme autorité pour régler cette société, corriger l’homme et l’empêcher d’accomplir la violence. Enfin, Locke, pour sa part, considère la liberté et l’égalité comme des attributs, pré-politiques de l’homme. L’Etat est alorslà pour les préserver. L’instauration d’un Etat semble donc être une étape indispensable à l’évolution de toute société, ce qui est confirmé par les utopies que constituent les sociétés sans Etat. En effet, les apologistes de l’anarchie que sont Proudhon et Bakounine considèrent l’Etat comme un mal en lui-même qui n’est pas nécessaires. De même la » dictature du prolétariat » prônée par…
LÉtat est‑il un mal nécessaire ? L’intervention de l’État est‑elle nécessaire pour réduire les injustices ? L’État est‑il menacé quand les citoyens discutent les lois ? Propositions pour une œuvre suivie. Jean‑Jacques Rousseau, Du contrat social, 1762 • Retrouvez la fiche ici. Baruch Spinoza, Traité politique, 1670; Aristote, Politique, vers 330 av. J.-C.
AllAfrica English En Français current Toggle navigation Mon Compte Toggle navigation AllAfrica Mon Compte English En Français currentLEtat est-il un mal nécessaire? L’Etat a été mis en place tout au long de l’Histoire selon les civilisations, il a suscité des interrogations sur sa mise en place, son rôle politique et social. Il se définit par un ensemble d'institutions organisées censées régler la vie en société par l'instauration de lois applicables à chacun, pour éviter que les hommes ne se nuisent
ILa société avant la création de l'État ALa société et son existence à l'état de nature En effet, selon Aristote, la famille est une "société naturelle" qui existe avant l'État. Plus précisément, la famille est la forme élémentaire de la société, formée de l'union d'un homme le chef de famille et d'une femme avec leurs enfants. Ainsi, la société serait naturelle, puisqu'elle correspond à l'union des sexes en vue de la reproduction de l'espèce. L'homme est naturellement un animal Politique, trad. Jules Tricot, Paris, éd. Vrin, coll. "Bibliothèque des Textes philosophiques" 1995Pour Aristote, il est dans la nature de l'homme de vivre au sein d'une société. D'ailleurs, selon lui, un homme qui ne vivrait pas en société ne serait pas pleinement un homme il serait soit un sous-homme, soit un surhomme, c'est-à-dire un dieu. La société est le résultat d'un processus naturel d'expansion de la famille. Il existe en effet plusieurs stades dans la socialisation Le premier stade est la famille, qui vise la procréation et la vie quotidienne. Le deuxième stade est le village une communauté formée de plusieurs familles qui est gouverné par un chef et qui procède d'une sorte d'extension du lien familial. Le troisième stade est la cité, ou polis, une communauté achevée formée de plusieurs villages, dont le bien visé n'est pas seulement de vivre, mais de bien vivre. L'homme s'insérerait donc naturellement dans ces différents niveaux de la vie en commun. Il faut toutefois distinguer les notions de communauté et de société La communauté correspond à une forme d'organisation plus traditionnelle, dans laquelle l'individu est encadré par la famille ou la corporation. Les membres d'une communauté partagent un mode de vie commun, une même vision du monde. La société rassemble des individus obéissant aux mêmes règles, sans pour autant partager un mode de vie ni des objectifs communs. Elle repose sur un pacte ou une convention volontairement formée par ses membres afin de poursuivre leurs objectifs individuels. Historiquement, le clan défini par les liens de parenté naturelle et par les règles de l'alliance a précédé la famille. Celle-ci est issue d'une division du peuple et associée à l'usage d'un nom particulier. Ce nom est commun à tous les membres de la famille. Il est défini par des règles de transmission précises pour chaque type de société ainsi que l'a montré Lévi-Strauss dans ses Structures élémentaires de la parenté. Les règles en usage dans le clan, en particulier le mode de transmission du nom transmission par le père ou par la mère, se maintiennent dans la famille. La seule "société naturelle", au sens où Aristote l'entend, serait la horde primitive dont parle Darwin, et où aucune règle n'existe en dehors des nécessités de la vie. Tout y est "nature", mais il n'y a pas encore de famille ni même de clan. BL'idée du contrat social La société est l'union de différentes familles en vue du bien commun. Le bien commun recouvre ce que l'Antiquité définit comme l'objet même de la vie en société. Selon Aristote, l'homme étant "l'animal politique", il ne peut que vouloir le bien qui est le même pour tous la justice. Le mot latin societas signifie "association". Ainsi se forme l'idée selon laquelle la société n'est pas "naturelle" mais résulte d'une convention passée entre des individus isolés. C'est Du contrat social de Rousseau, écrit en 1762, qui étend l'idée de contrat à la société entière. On sort de l'état de nature et on entre en société par le contrat social. Contractualisme Le contractualisme est un courant de philosophie politique selon lequel l'origine de la société est un contrat passé entre les hommes, par lequel ceux-ci acceptent une limitation de leur liberté en échange de lois garantissant la perpétuation du corps une forme d'association qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé, et par laquelle chacun s'unissant à tous n'obéisse pourtant qu'à lui-même et reste aussi libre qu'auparavant. Tel est le problème fondamental dont le contrat social donne la contrat social, Paris, éd. GF Flammarion 2011Rousseau présente l'idée du contrat social comme une fiction quelque chose qui est nécessaire pour penser la société, mais qui n'a peut-être jamais existé dans les faits. La représentation du contrat social appartient en fait à une étape de l'histoire où le lien familial a déjà "éclaté" sous la pression du développement économique les individus vont vivre dans des lieux différents pour exercer leurs activités. John Locke généralise le contrat, fondement de la société, à la famille elle-même. Selon lui, les enfants qui reçoivent de leurs parents éducation et protection s'engagent en contrepartie, par un contrat tacite consenti sans le savoir, à les soutenir et les nourrir lorsque ceux-ci seront vieux. Pour les "classiques" des XVIIe et XVIIIe siècles, tout est contrat ou devrait l'être. Le contrat assure la même transparence dans la société que le commerce ou l'échange. Il n'y a pas besoin, sauf pour "gendarmer" la société, d'État pour la superviser ou la réguler. Le contrat suffit. CLa vie sociale, un paradoxe À la fin du XVIIIe siècle, Emmanuel Kant parle de l'insociable sociabilité de l'homme malgré leur individualisme "naturel", les hommes sont poussés à nouer des relations sociales grâce à leur esprit de concurrence. Ils ne peuvent pas s'empêcher, par amour-propre, d'entrer en compétition avec les autres, bien que leur désir premier soit d'ignorer les autres. Ils se sentent, comme l'a souligné Jean-Jacques Rousseau, dénaturés, c'est-à-dire loin de l'"état de nature" où ils vivaient seuls, tout en ayant besoin de la société pour se comparer aux autres. Le moyen dont la Nature se sert pour mener à bien le développement de toutes les dispositions [des hommes] est leur antagonisme au sein de la Société. J'entends ici par antagonisme l'insociable sociabilité des hommes, c'est-à-dire leur inclination à entrer en société, inclination qui est cependant doublée d'une répulsion générale à le d'une histoire universelle au point de vue cosmopolitique, trad. Luc Ferry, Paris, éd. Folio 2009Dans la pièce Huis clos de Jean-Paul Sartre, trois personnages que leurs fautes ont conduits en enfer tentent d'y trouver au moins la solitude. Mais le désir de parler d'eux et l'ennui les poussent à se rapprocher des autres, quitte à souffrir toujours davantage de leur confrontation, et ceci éternellement. À la fin, l'un d'eux déclare "L'enfer, c'est les autres". Ainsi, il est à la fois insupportable de vivre avec les autres et impossible de vivre sans eux. Le "contrat social" peut ainsi être vu comme la contrainte paradoxale qui pousse les hommes à vivre en société contrairement à leur désir. S'il est considéré par Jean-Jacques Rousseau lui-même comme une fiction, c'est qu'il demande à être interprété. L'homme abandonne, par le contrat, tous ses droits naturels en échange des "droits civils", mais rien ne dit qu'il en soit satisfait, notamment s'il agit en raison de la peur. Néanmoins, ce dernier sentiment est moins déterminant, chez Rousseau, que celui de la sécurité, en raison des dangers qui ont suivi l'abandon de l'état de nature par l'homme La société est inévitable, même si l'homme ne s'y sent pas toujours bien. À l'état de nature, l'homme est en famille, mais même s'il a du mal à vivre avec les autres, il entre dans la société car il a besoin de se comparer à eux. L'État va s'imposer pour tenter d'atténuer ce paradoxe et rendre à l'Homme ce qu'il a perdu en vivant en société. IIL'État garant de la société État On appelle État le cadre juridique de la société, défini par le droit public, la Constitution. Cette dernière est la source, par le biais des institutions qui la mettent en œuvre gouvernement, Parlement, des lois et règles de la vie sociale. ALa création de l'État pour protéger la société Si pour certains philosophes comme Rousseau, "l'état de nature" est un état de paix et de solitude, il est plus souvent perçu comme une situation de guerre perpétuelle. Pour Thomas Hobbes par exemple, l'état naturel de l'homme est l'état de la guerre de tous contre tous où la loi du plus fort règne. Il écrit d'ailleurs que "l'homme est un loup pour l'homme". Ainsi, l'état naturel est un état de peur pour l'homme qui craint pour sa vie et celle de sa famille. Il n'est pas en sécurité. Il n'y a qu'une manière de sortir de cet affrontement général la création de l'État. Les hommes passent ensemble une convention ou un pacte par lequel ils délèguent tous ensemble leur force naturelle à l'État. Ils renoncent à leur force et acceptent de laisser l'État se charger de leur protection. Selon Hobbes, la société a donc été instituée afin de préserver la survie des hommes. Cette vision est aussi celle de Machiavel pour qui le "Prince", le Souverain, gouverne par la peur qu'il inspire, mais aussi par la ruse. En vertu du pouvoir conféré par chaque individu dans l'État, il dispose de tant de puissance et de force assemblées en lui que, par la terreur qu'elles inspirent, il peut conformer la volonté de tous en vue de la paix à l'intérieur et de l'entraide face aux ennemis de l' Paris, éd. Gallimard, Gérard Mairet 2000En considérant tous les hommes comme des loups, Thomas Hobbes nie l'innocence des agneaux. Il ne croit pas à la pureté naturelle ni au "bon sauvage" de Jean-Jacques Rousseau. Dans le Léviathan, Thomas Hobbes voit dans la création de l'État la moins mauvaise des solutions la transformation du loup en chien soumis qui, reconnaissant le pouvoir absolu de son maître, renonce à la violence de l'état de nature et s'en protège. L'État permet alors de protéger la société. BL'État pour apporter la liberté et la justice à la société L'État est la structure qui permet d'apporter la liberté et la justice à la société. En 1821, dans ses Principes de la Philosophie du droit, Hegel présente l'État comme la plus haute des institutions. Selon lui, il permet de réaliser le plus haut degré de la liberté, il est "Dieu sur terre". Hegel le présente comme l'arbitre des rivalités entre familles ou des luttes entre classes sociales. Il parle de la "classe universelle", les fonctionnaires, qui poursuivent une entreprise universelle la justice, qui coïncide avec la liberté. L'État est même "au-dessus" de la famille et de la société civile parce que son droit le droit public ou constitutionnel est le plus élevé c'est le droit qui permet aux individus d'acquérir la liberté et la justice. L'État est la réalité effective de la liberté Wilhelm Friedrich HegelPrincipes de la philosophie du droit, Grundlinien der Philosophie des Rechts, trad. Jean-Louis Vieillard-Baron, Paris, éd. GF-Flammarion n° 664 1999Les mots "effective" et "concrète" soulignent, chez Hegel, que l'État est bien plus qu'un concept. Étant défini par le droit la Constitution, l'État est, comme toute réalité juridique, "liberté réalisée". Le droit privé, le droit des personnes, réalise aussi la liberté c'est le cas dans la propriété qui réalise la liberté individuelle, ou encore celle du commerce et de l'échange dans la société civile. Il y a également un droit familial. Toutefois le droit de l'État est au-dessus de tous les autres, parce qu'il garantit ce que nous appelons les libertés publiques, communes à tous les citoyens aller et venir, penser et s'exprimer librement, pratiquer une religion.L'État tend à protéger la société et à lui apporter la liberté, il est nécessaire pour dépasser la violence. Toutefois, il peut également être facteur d'injustice, suscitant des révoltes individuelles ou sociales légitimes. Si l'État s'impose à la société, celle-ci peut aussi s'opposer à l'État et entretient avec lui des rapports complexes. IIILes rapports complexes entre société et État AL'État, une forme d'oppression sur la société Alors qu'il peut apporter protection et liberté, l'État a souvent été considéré comme une source d'oppression. Au fur et à mesure que les États se sont agrandis - passant de la cité grecque, par exemple, à l'Empire d'Alexandre le Grand, ensuite de César ou de Napoléon - ils sont devenus plus autoritaires, écrasants par rapport aux populations. Là où l'État n'est pas un empire, il cherche à le devenir comme en Allemagne nazie ou en Russie soviétique et ses chefs deviennent des dictateurs. George Orwell, dans son roman 1984, a même imaginé un système dont on ne connaît pas le chef, "Big Brother", mais auquel tous les individus sont soumis par la est le plus froid des monstres parlait Zarathoustra. Un livre pour tous et pour personne, Also sprach Zarathustra. Ein Buch für Alle und Keinen, trad. Georges-Arthur Goldschmidt, Paris, éd. Le Livre de Poche, coll. "Classiques" 1972Pour lutter contre un État oppressif, l'homme peut toutefois se rebeller. Antigone Dans la tragédie antique Antigone de Sophocle, Antigone est une jeune fille révoltée contre la loi de la cité c'est-à-dire l'État représentée par son oncle Créon ses deux frères s'étant entretués au cours d'une bataille pour le pouvoir, l'un d'eux a été privé de sépulture par Créon. Antigone veut l'enterrer religieusement. Dans cet exemple, Hegel voit le conflit du droit familial, représenté par Antigone, et du droit de l'État, représenté par Créon. Non seulement la jeune fille ne reconnaît pas le droit de l'État, mais elle invoque également des valeurs sacrées, légitimes pour Hegel parce qu'elles sont au-dessus de l'État séparation des trois pouvoirs, exécutif, législatif et judiciaire, vise à atténuer l'absolutisme de l'État et donc à atténuer les possibilités d'oppression. Selon Montesquieu, qui l'écrit dans De l'esprit des lois 1748, "le pouvoir arrête le pouvoir" cela sous-entend que le pouvoir doit être divisé car ainsi plusieurs pouvoirs s'affrontent et une balance peut être trouvée. L'indépendance de la justice est particulièrement importante afin que l'État reste un "État de droit" où un chef ne puisse plus dire, à l'instar de Louis XIV "L'État, c'est moi" en monopolisant et en concentrant les pouvoirs sur sa démocratie, le pouvoir appartient au peuple. Le pouvoir législatif ne peut être exercé par le gouvernement lui-même. Il suppose la représentation par un Parlement issu d'élections libres. Ce système de séparation des pouvoirs définit la démocratie par opposition à la dictature. La souveraineté populaire s'oppose ainsi à la souveraineté nationale, qui peut être représentée par un seul. La souveraineté le principe du pouvoir n'est pas le gouvernement. BL'État contre la société le totalitarisme L'oppression de l'État sur la société peut se transformer en véritable totalitarisme. Le pouvoir est alors dans les mains d'un seul dictateur. Tous les exemples d'États totalitaires dans l'histoire supposent l'acceptation d'une partie de la société. Cela s'explique car la tentation est grande pour les hommes de s'en remettre à la seule autorité de l'État, dont on a vu qu'elle les protège d'eux-mêmes en tant qu'êtres potentiellement violents. Les historiens soulignent que si Hitler a légalement accédé au pouvoir dans l'Allemagne de 1933, c'est qu'il satisfaisait les désirs de revanche d'une "petite-bourgeoisie" ruinée par la "grande crise" de 1929 et aussi ceux d'un peuple "humilié" par la défaite de la Première Guerre "totalitaire" est un État maximal qui concentre toute l'autorité au point de règlementer lui-même la société, l'économie et les libertés publiques. Ces dernières tendent à disparaître du fait du poids de la censure et de la police. Les juges eux-mêmes ne sont pas indépendants. Le totalitarisme rejette toute forme de contrat social et de contrôle du gouvernement par le peuple ou ses représentants. CLa "société ouverte" pour lutter contre le pouvoir de l'État le libéralisme Le philosophe Karl Popper oppose au totalitarisme le concept de société ouverte. La société ouverte est la société "libérale" dans laquelle l'État ne joue qu'un rôle minimal, le rôle sécuritaire. Le libéralisme "anglo-saxon" dont parle John Locke valorise le commerce et le droit privé. Les individus, sujets de droit à part entière, ne peuvent que s'épanouir dans le "libre-échange" que populariseront par la suite Jeremy Bentham et Stuart Mill. Les nations s'épanouissent par le commerce, qui ne doit connaître aucune entrave. La société comme l'échange reposant sur un contrat, le droit privé suffit, l'État est à peine nécessaire, sauf sur le plan pénal, afin que les contrats et la sûreté individuelle soient respectés. Pour les penseurs libéraux, le "contrat social" est la société elle-même. L'État n'est que le produit d'un contrat parmi d'autres un "contrat de gouvernement" et les gouvernants peuvent être révoqués par le peuple s'ils ne donnent pas satisfaction. L'État "libéral" est un État minimal qui assure la sécurité sans gêner le libre-échange qu'il favorise le plus possible. La justice est supposée en résulter "automatiquement" en vertu du principe de la "main invisible" de Smith. L'État, selon mes idées, est une société d'hommes instituée dans la seule vue de l'établissement, de la conservation et de l'avancement de leurs intérêts sur la tolérance, trad. John Locke, Paris, éd. PUF, coll. "Quadrige" 2006Comme son nom l'indique, le libéralisme préfère la liberté à la justice, ou plutôt il pense qu'elles peuvent coïncider, à condition que l'État remplisse exactement son rôle. La société ouverte et l'État peuvent, selon John Rawls dans sa Théorie de la justice, s'accommoder de certaines injustices et inégalités. Ainsi, une répartition inégalitaire des biens entre les individus est acceptable si les individus qui bénéficient du moins de biens dans ce modèle de société disposent tout de même de plus de biens que s'ils se trouvaient dans un peut intervenir dans le domaine de la propriété individuelle expropriation mais seulement si c'est en faveur des individus défavorisés intérêt général et sans léser les libéralisme est très critiqué et remis en question aujourd'hui, avec la crise. On lui reproche notamment de donner tous les pouvoirs au monde de la finance, devant laquelle même les États semblent impuissants, la gouvernance semblant s'être déplacée du politique au financier, et de l'État à l'international. La question de la monnaie, en particulier, gouverne les échanges entre les États eux-mêmes mais est gérée au niveau Banque centrale européenne BCE est indépendante des États européens. Elle fixe librement la création de la monnaie ainsi que les taux d'intérêt, avantageant ou désavantageant indirectement tel ou tel État inflation ce qui peut fragiliser la cohésion européenne comme on l'a vu au moment de la crise grecque "Grexit". DDes sociétés rejetant l'État Dans son livre La Société contre l'État, l'ethnologue Pierre Clastres, ayant observé différentes "sociétés premières" d'Amazonie, affirme que ces sociétés n'ignorent pas l'État comme on l'a toujours pensé, mais le rejettent. Ce sont des sociétés qui font le choix de se passer d'État. L'histoire des peuples sans histoire [c'est-à-dire géographiquement indépendantes et sans interaction] c'est [...] l'histoire de leur lutte contre l' Société contre l'État, Paris, Éditions de Minuit, Collection "Critique"Les "peuples sans histoire" correspondent à ce que Claude Lévi-Strauss appelle les "sociétés froides", qui se préservent de l'interaction avec d'autres, et par conséquent des conflits historiques. Il semblerait alors que les sociétés continuant d'évoluer sans avoir d'État ne connaissent pas les mêmes troubles que les autres et sont plus heureuses c'est l'un des sens que l'on peut donner à "sans histoire". Selon Pierre Clastres, les "sociétés premières" n'ont pas besoin de l'État comme juge ou arbitre de leurs conflits. Elles ont des chefs, mais elles les "contrôlent" afin qu'ils ne deviennent pas trop puissants et ne fondent des États. Les guerres elles-mêmes, internes ou extérieures, ont pour fonction d'éloigner le "spectre" de l'État. En effet, en temps de paix, ces sociétés sont une sorte de "démocratie directe" où société et État se confondent elles réalisent le rêve de Rousseau. Elles ne sont pas, précise Clastres, "sans État" ou anarchiques sans ordre, car elles sont suffisamment organisées. Elles représentent ce que Marcel Mauss appelle le "fait social global", sans différenciation de classes ou de métiers, ou encore par la propriété. Ces sociétés sont pacifiques tant que la forme de l'État ne s'impose pas comme une contrainte par rapport à la vie sociale elle-même. Elles entrent en guerre les unes contre les autres dans la mesure où elles craignent que l'une d'entre elles leur impose le cadre de l'État et donc les opprime et les domine, en détruisant leur équilibre interne. Les sociétés luttent contre l'État comme contre une menace, à la manière de quelqu'un qui se débat, se défend contre l'angoisse ou contre une maladie dont il pense qu'elle lui sera fatale. Les "sociétés sans État" sont aujourd'hui extrêmement minoritaires et ne concernent guère que quelques groupes de "chasseurs-cueilleurs" d'Amazonie ou de Nouvelle-Guinée, ou encore le peuple Ayoreo du Paraguay, État où Pierre Clastres avait observé, vers 1970, les Indiens Guayaki, exemple de ce qu'il appelle une "société contre l'État".
Dissertationphilo : « L’état est-il un mal nécessaire » On entend par Etat une autorité souveraine qui s’exerce sur l’ensemble d’un peuple et d’un territoire donné. Ce peuple réunissant des individus singuliers on dira que son autorité s’applique sur une société. Or dans les sociétés anciennes, l’Etat n’existait pas ou tenait une place différente selon les
L’État est-il un mal nécessaire ?", un vaste sujet qui sera le thème du prochain atelier-philo animé par Alban Collin. Dans chaque atelier organisé par Ballade philosophique, Alban Collin permet aux participants d'engager un dialogue ouvert sur le sujet du jour. Cette semaine, c'est le rôle de l'État qui sera examiné à la loupe. Chacun aimerait faire ce qui lui plaît quand il en a envie mais, la plupart du temps il se heurte à la loi qui réglemente, interdit et parfois punit. En prenant la peine d'y réfléchir, chacun peut également admettre que l'obéissance aux lois est une nécessité pour éviter l'anarchie qui ne manquerait pas de s'installer si les uns et les autres suivaient leurs propres impulsions. L'État, bien compris, est-il un bien nécessaire, dans la mesure où il permet aux hommes de vivre en liberté et de se conduire d'une manière digne de l'humanité ? À la Maison du Temps Libre, mercredi 18 janvier de 20 h à 21 h 30. Participation, autour d’une boisson chaude, 3 €. Renseignements au 06 08 84 16 99.